Le magazine Jeune Afrique salue la réactivité des gouvernements africains qui ont décrété pour la plupart l’état d’urgence global ou sanitaire avant le vingtième cas d’infection, «à rebours de la sous-estimation de la menace en France, du déni américain ou du laxisme britannique».

«Le Maroc a coupé ses liaisons aériennes et maritimes avec la France, l’Espagne ou l’Italie, dès le 13 mars, au septième cas déclaré sur son territoire. Puis, le 20 mars, le Sénégal a fermé ses frontières, suivi de la Côte d’Ivoire, du Burkina Faso et du Cameroun. Par comparaison, lorsque l’Union européenne se coupait du reste du monde le 17 mars, la France était à 7 730 cas et 175 décès», relève l’hebdomadaire.

En outre, sur le continent, des mesures de confinement ou de couvre-feu assez restrictives ont été rapidement adoptées, avec une mobilisation très forte des pouvoirs publics, souligne Jeune Afrique.

Par ailleurs, la tergiversation sur l’hydroxychloroquine a été vite dépassée, avec l’adoption d’un protocole thérapeutique au Maroc, au Sénégal, à Madagascar, au Burkina Faso, au Cameroun ou encore en Afrique du Sud, ajoute la publication.

D’aucuns pourront dire que l’arrivée plus tardive de la pandémie en Afrique a contribué à une meilleure préparation. Mais, «les États-Unis et le Royaume-Uni ont été eux aussi atteints plus tardivement, sans qu’ils adoptent pour autant des réponses aussi vigoureuses que certains pays africains», observe le magazine panafricain pour qui les prises de décision «précoces» sur le continent sont «plutôt le résultat de l’expérience des différentes épidémies et pandémies».

«En novembre 2014, la décision du Maroc d’annuler l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations de football pour éviter la propagation de l’épidémie Ebola avait été fortement critiquée. Avec le recul, c’était peut-être le premier “geste barrière” de l’histoire sanitaire récente du continent, empêchant probablement une propagation mondiale de ce virus», affirme Jeune Afrique.

Et de souligner que l’Afrique va subir les effets de cette pandémie – avec des pertes de points de PIB – mais le retour à la prospérité ne tardera pas. «Le véritable enjeu aujourd’hui est de préparer l’après-crise».

Selon Jeune Afrique, l’une des leçons essentielles qu’aura retenues l’Afrique de cette pandémie est «l’importance de mutualiser les efforts sur des sujets cruciaux, qu’il s’agisse des concertations sur les approvisionnements en produits essentiels, du partage d’expertise sur les protocoles thérapeutiques ou de la mobilisation des experts (…) pour discuter des mécanismes de sauvegarde des économies du continent».

«Il en va de même pour l’initiative lancée par S.M. le Roi Mohammed VI et les présidents Macky Sall et Alassane Ouattara pour une réponse concertée face à la pandémie du Covid-19», souligne l’hebdomadaire panafricain relevant que «ces actions démontrent une prise de conscience autour du besoin d’unité».

«L’Afrique devrait en sortir plus solidaire, ce qui ne peut qu’être bénéfique d’ailleurs pour la mise en œuvre de la zone de libre-échange continentale africaine», affirme Jeune Afrique.

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