En pleine mutation énergétique, le Maroc se positionne comme un acteur clé de l’hydrogène vert et des énergies renouvelables. Alykhan Kassam, General Manager de John Cockerill, dévoile comment l’entreprise, forte de son expertise en électrolyse et en solutions industrielles, s’impose comme un partenaire stratégique de cette révolution verte. À l’occasion du World Power-to-X Summit à Marrakech, il partage sa vision des opportunités uniques offertes par le Royaume et des défis à relever pour bâtir un avenir durable.
Comment voyez-vous le rôle de John Cockerill Services évoluer dans la transition énergétique au Maroc, notamment en ce qui concerne l’industrialisation de l’électrolyse et les projets liés aux énergies renouvelables ?
Notre participation à la transition énergétique est cruciale. Chez John Cockerill, nous nous positionnons sur plusieurs segments du marché des énergies renouvelables. Nous avons un large portefeuille de services industriels, qui permet d’assurer la performance continue et optimale des centrales thermiques et renouvelables. Notre activité de service est bien implantée au Maroc, avec également des services environnementaux liés au traitement de l’air et de l’eau. Concernant l’hydrogène, nous fabriquons des électrolyseurs alcalins pressurisés et visons à nous inscrire pleinement dans les ambitions marocaines en la matière. Le Royaume, guidé par la vision de Sa Majesté, a créé un élan qui nous rend confiants dans notre capacité à y contribuer.
Avec votre vaste expérience, quels sont les défis et opportunités que vous rencontrez dans la mise en œuvre de projets industriels à grande échelle au Maroc, notamment dans les secteurs de l’eau et de l’énergie ?
Le Maroc a une capacité de développement remarquable, avec une rapidité d’exécution impressionnante pour atteindre des objectifs ambitieux. Nous l’avons constaté avec les grands événements à venir, comme la Coupe du Monde 2030, qui a catalysé une série de projets majeurs. Ce dynamisme offre aux entreprises comme la nôtre l’opportunité de se projeter. En comparaison avec d’autres marchés dynamiques, comme ceux d’Asie, nous considérons le marché marocain comme primordial. Avec notre portefeuille diversifié, nous sommes fiers d’y apporter une réelle valeur ajoutée.
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Quelles initiatives stratégiques John Cockerill a-t-il mises en place pour encourager l’innovation et les solutions durables dans le paysage industriel, et comment ces initiatives s’alignent-elles sur les objectifs mondiaux de décarbonisation ?
L’une de nos priorités est de tirer parti des talents locaux. Le Maroc regorge de ressources humaines qualifiées, motivées et engagées. Nous comptons déjà plus de 300 collaborateurs marocains dans nos effectifs, et nous les intégrons pleinement à nos projets. Une de nos stratégies consiste à inclure l’écosystème local dans des démarches d’innovation, de recherche et développement, ainsi que d’ingénierie. Cela permet non seulement de renforcer la chaîne de valeur marocaine, mais aussi de faire participer le pays aux marchés internationaux, en Afrique, en Europe et au-delà.
Le Maroc a-t-il encore besoin de faire revenir les talents marocains expatriés, comme il y a 20 ou 25 ans ?
Je pense que tous les talents sont nécessaires pour accomplir les grands projets auxquels le Maroc aspire. Les ambitions du Royaume sont à très grande échelle, et il est primordial d’intégrer tous ceux qui adhèrent à la vision de Sa Majesté, qu’ils soient au Maroc ou à l’étranger. Je suis convaincu que ces projets attireront des talents marocains de retour, prêts à participer à la réalisation de cette vision ambitieuse.
Quels sont, selon vous, les facteurs clés qui détermineront le succès des projets à grande échelle dans l’hydrogène et l’électrolyse au Maroc, et comment John Cockerill se positionne-t-il pour devenir un leader dans ce domaine ?
Le facteur clé, encore une fois, c’est la vision à long terme de Sa Majesté. Elle offre aux entreprises une stabilité et une visibilité précieuses pour se projeter dans le futur. Cette perspective à long terme est essentielle pour la croissance. De plus, la confiance des investisseurs étrangers dans divers secteurs marocains, comme l’hôtellerie, les infrastructures, l’énergie et l’industrie, nous conforte dans notre volonté de contribuer à la dynamique locale. Nous sommes fiers d’ajouter de la valeur industrielle au Maroc, en intégrant ses talents dans notre écosystème et en participant activement à son développement industriel.
Propos recueillis par Rachid Mahmoudi
