Depuis le déclenchement de la crise du COVID 19 au Maroc, le secteur des industries culturelles, créatives (ICC) et événementielles est à l’arrêt. Toutes les filières sont concernées : cinéma, édition, arts visuels, audiovisuel, spectacles vivants, concerts, théâtre, tournées, galeries, festivals, événementiel. Partout dans le pays, salles de cinémas, théâtres, galeries et espaces culturels et événementiels sont restés fermés depuis le 14 mars 2020. Des centaines d’événements, de tournages et de festivals ont été annulés.

Résultat : 100 000 emplois ont été directement impactés par cette crise sans précédent. Environ 1100 entreprises ont accusé 70% de baisse de leur chiffre d’affaires en moyenne. Des associations culturelles structurantes ont du cesser leur activité. Plusieurs milliers de professionnels indépendants, d’artistes et de techniciens qui constituent l’écosystème de la création et de la production culturelle au Maroc, se sont retrouvés sans travail. Même avec une carte professionnelle, l’artiste est considéré comme « un travailleur de l’informel » dans le cadre du découpage retenu pour la distribution des aides monétaires directes, décidées pour lutter contre les effets économiques et sociaux du COVID 19.

La Fédération des industries culturelles et créatives (FICC) de la CGEM estime l’impact économique de cette crise sur le secteur à 2 milliards de dirhams.

Ces industries sont essentielles pour la reprise d’une vie sociale « normale » et pour la relance de secteurs stratégiques comme le tourisme, à travers l’animation des villes et des régions.

C’est pour cette raison que plusieurs pays dans le monde ont déjà annoncé la mise en place de fonds d’aide, dotés de plusieurs millions d’euros, pour la relance du secteur des ICC.

Au Maroc, la FICC considère que la crise du COVID 19 est une opportunité pour accélérer la réforme du secteur, à ce à travers l’adoption de deux axes stratégiques, complémentaires et plus bénéfiques à l’avenir :

• Un axe basé sur une approche sociale à destination de la jeunesse pour faciliter l’accès aux espaces de vie culturelle et sociale, pour stimuler le potentiel créatif des jeunes et favoriser leur épanouissement ;

• Le deuxième axe repose sur le développement des Industries créatives et culturelles, pour que les entreprises et professionnels qui opèrent dans ces filières bénéficient d’un écosystème favorable à l’émergence d’une réelle économie de la création. Une économie qui pour se construire a besoin de vision, d’ambition, de professionnalisation, de mobilisation.

Face à l’urgence de la situation causée par la crise du COVID 19, et en attendant l’annonce d’une date et d’une décision autorisant les rassemblements pour la reprise de l’activité, la Fédération des industries culturelles et créatives propose 34 mesures d’urgence, transversales ou par filière, afin de préserver les emplois et assurer la relance du secteur des ICC.

Parmi ces mesures, citons :

• Exonérer les entreprises pendant 6 mois des charges liées à l’IR, la CNSS et l’AMO de juin à décembre 2020, pour préserver les revenus des salariés du secteur ;
• Créer un fonds spécial d’urgence et de rebond pour soutenir les professionnels du secteur et la création toutes filières confondues ;
• Inciter les régions et collectivités territoriales à engager rapidement les budgets dédiés aux activités culturelles et créatives de l’année 2020 ;
• Accompagner les porteurs de projets pour la reprogrammation des événements reportés ou annulés à cause de la crise du COVID 19 et mise en place d’un calendrier événementiel adapté aux conditions de déconfinement ;
• Accélérer la modernisation du secteur par : l’adoption des textes législatifs qui doivent voir le jour (contrat artiste, loi BMDA, extension de l’AMO aux professionnels…), améliorer les process d’attribution des cartes d’artistes, développer des plateformes digitalisées pour la diffusion des créations et productions culturelles, engager un programme de formation professionnelle ; …

La Fédération a également adressé aux autorités de tutelle une série de recommandations spécifiques, adaptées aux besoins et aux contraintes de chaque filière intégrant 18 mesures spécifiques pour la sauvegarde des emplois, le déblocage et la simplification des procédures et l’octroi de subventions ainsi que l’accompagnement des filières en difficulté.

LA FICC : L’ESSENTIEL EN BREF

28 février 2019

1ère Assemblée Générale Elective

et élection du binôme Neila Tazi / Abdelkader Retnani, respectivement aux fonctions de Présidente et Vice-président général de la FICC. Le bureau est composé de 13 membres dont 5 femmes.

3-4 mai 2019

Assises de la Fiscalité

La FICC s’est fortement mobilisée à l’occasion de ces assises à l’issue desquelles le Ministère des Finances et la DGI ont émis parmi les recommandations la nécessité d’« Instituer des mesures de soutien pour le développement de l’industrie de la culture et du monde associatif ».

Dans le cadre de la préparation de la loi cadre de programmation fiscale, la Fédération a soumis une note de cadrage pour une prise en considération des spécificités du secteur des ICC en matière fiscale et a proposé une série de mesures fiscales pour les cinq ans à venir.

La loi de finances 2020 a introduit des mesures spécifiques en faveur du secteur des ICC, notamment la réduction du taux de TVA à 10%, avec droit à déduction, pour les opérations de vente de billets d’entrée aux musées, cinéma et théâtre.

9 juin 2019

Signature d’une Convention entre le Ministère de la Culture et la communication et la FICC avec pour objet la concertation et la coopération dans les domaines suivants :

  • Renforcement du partenariat entre le secteur public et le secteur privé pour le développement de la culture ;
  • Élaboration de programmes de travail concernant les politiques culturelles ;
  • Organisation d’Assises des ICC et de conférences ;
  • Renforcement de la dynamique culturelle dans les régions ;
  • Avancement de la formation dans les domaines des industries créatives et culturel et artistique ;
  • Collaboration pour le renforcement de la vision et du rayonnement culturel du Royaume sur le plan national et international, ainsi que du patrimoine culturel matériel et immatériel, ainsi que l’émergence d’une industrie culturelle et créative et le développement de la création artistique.

4-5 octobre 2019

Premières Assises des Industries Culturelles et Créatives

Organisées en partenariat entre Ministère de la Culture et la Communication et la Fédération des Industries Culturelles et Créatives à Rabat, sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roices premières assises ont connu la participation de 600 professionnels (secteurs public et privé, société civile) et ont permis de poser un grand débat sur les réformes et synergies à mettre en œuvre pour accompagner l’émergence d’une industrie culturelle et créative.

1.Elaboration d’un plan stratégique national en faveur des Industries Culturelles et Créatives dans le cadre d’une démarche collaborative et participative, incluant l’ensemble des secteurs concernés.

2.Actualisation et renforcement de l’arsenal législatif et réglementaire prenant en considération les nouveautés et évolutions du champ culturel et créatif.

3.Renforcement du cadre concernant les droits de propriété intellectuelle et artistique, droits d’auteur et droits voisins.

4.Institutionnalisation du soutien aux Industries Culturelles et Créatives, et encadrement de leurs champs d’intervention à travers l’adoption de textes juridiques adaptés

  1. Encourager l’entrepreneuriat culturel à travers des textes juridiques qui définissent l’entreprise culturelle, et un dispositif fiscal avantageux en faveur des Industries Culturelles et Créatives.
  2. Attraction d’investissements dans le domaine des ICC.
  1. Charte des investissements dans le domaine des Industries Culturelles et Créatives.
  1. Mobilisation du secteur privé pour l’investissement dans les Industries Culturelles et Créatives.
  2. Création d’un fonds national dédié au soutien des Industries Culturelles et Créatives.
  3. Création d’un fond commun entre secteur public et secteur privé en vue de soutenir les festivals et manifestations régionales relatives aux Industries Culturelles et Créatives.
  1. Mise en place de programmes de formation dans les domaines de l’audiovisuel et du cinéma au sein des Universités et des Instituts d’enseignement supérieur.
  1. Introduction de nouvelles méthodes d’initiation aux arts dans les manuels scolaires.
  1. Protection de toutes les formes d’expressions artistiques menacées de disparition, et garantie leur transmission aux générations futures.
  1. Organisation de séminaires pour la simplification des procédures de financement des projets relatifs aux Industries Culturelles et Créatives.
  1. Publication d’un manuel intégrant les normes, dispositifs et garanties en direction des entreprises opérant dans le domaine des Industries Culturelles et Créatives, notamment événementielles.
  1. Inclusion des indicateurs relatifs aux pratiques culturelles dans les recensements et statistiques du Haut-Commissariat au Plan.
  1. Recensement de tous les professionnels des industries culturelles et créatives au Maroc
  1. Implication des Régions et des Communes pour le renforcement et le développement des Industries Culturelles et Créatives.
  1. Promotion des Industries Culturelles et Créatives à travers le renforcement de programmes dans le secteur audiovisuel.
  1. Encouragement et suivi de la commercialisation des productions audiovisuelles et cinématographiques nationales à l’échelle internationale.
  1. Renforcement de la diplomatie culturelle au service du rayonnement culturel et artistique national.

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