« L’importance des sols et leur fertilité pour assurer la durabilité des systèmes agricoles au Maroc » est le thème d’un atelier qui s’est tenu, mercredi à Rabat, avec la participation d’une kyrielle de chercheurs et d’experts dans le domaine.
Initié conjointement par l’Institut national de la recherche agronomique (INRA), l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le Centre international de recherche agricole dans les zones arides (ICARDA) et l’Office national du conseil agricole (ONCA), cet événement s’assigne pour objectif de renforcer les capacités des parties prenantes et de promouvoir la gestion durable des sols dans le cadre de la stratégie « Génération Green ».
Cet atelier a été aussi l’occasion d’examiner les rôles multifonctionnels des sols, d’échanger sur les meilleures pratiques agricoles, et de renforcer les synergies entre les acteurs du secteur, avec un accent particulier sur les programmes en cours, notamment le Partenariat mondial sur les sols et le projet TCP sur la Charte nationale des sols.
Intervenant à cette occasion, le Secrétaire général du ministère de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, Redouane Arrach a mis en exergue la Charte nationale des sols, laquelle s’érige en mode très important pour la gestion des ressources en sols, à même d’assurer la sécurité alimentaire et de promouvoir la production agricole en général.
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« La charte des sols se veut un guide qui regroupe un ensemble de pratiques et d’orientations au profit des différents usagers au Maroc, et repose, entre autres, sur la conservation, la fertilité et la santé des sols, ainsi que sur la biodiversité », a-t-il expliqué, notant que cet atelier entend promouvoir ces pratiques, la sensibilisation et la formation en la matière et ce, dans la foulée de la stratégie « Génération Green ».
Le chercheur émérite à l’Institut national de la recherche agronomique (INRA), Rachid Moussadek, a, quant à lui, mis l’accent sur les difficultés liées à la conservation des sols, mettant en garde contre la dégradation et la surexploitation de cette composante naturelle non renouvelable eu égard des défis de désertification et de changements climatiques.
« La surexploitation des sols pourrait avoir un impact négatif sur leur rendement et leur fertilité », a souligné M. Moussadek, également chercheur au Centre international de recherche agricole dans les zones arides (ICARDA), notant que cet atelier est une occasion pour débattre de cette problématique et penser à des solutions durables pour l’agriculture au Maroc.
De son côté, Abdelhak Laiti, Représentant adjoint de la FAO au Maroc, a mis en avant la coopération entre le Royaume et la FAO notamment en termes de gestion durable des sols.
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« La FAO ne cesse d’accompagner les efforts du Maroc dans ses différents projets relatifs à la gestion durable des sols, en vue de promouvoir la production agricole, la sécurité alimentaire et la durabilité environnementale », a-t-il indiqué dans une déclaration à la presse, faisant savoir que l’apport technique de la FAO consiste à concevoir des solutions susceptibles de protéger les sols contre la dégradation, l’érosion et la pollution.
Dans une déclaration similaire, Salaheddine Bakkali de l’ONCA a passé en revue les multiples actions déployées par l’Office en matière d’accompagnement et d’encadrement des agriculteurs et des organisations agricoles.
« L’ONCA est mobilisé en collaboration avec ses partenaires pour mettre en œuvre le programme dédié à la santé des sols », a-il-fait savoir, notant que l’Office s’efforce de promouvoir les bonnes pratiques en la matière et ce, à travers des journées de sensibilisation et des sessions de formation au profit des agriculteurs.
Au menu de cet atelier figurent des panels axés notamment sur « les rôles multifonctionnels des sols dans les systèmes agricoles », « les bonnes pratiques de gestion de la fertilité et re-carbonisation des sols » et « les nouveaux outils digitaux de monitoring des sols ».
Le Partenariat mondial des sols et le projet TCP national sur la Charte des sols visent à développer un cadre organisationnel et proposer des outils pratiques pour améliorer la gestion des sols. Ces initiatives renforcent la coopération entre les institutions et les acteurs locaux pour une agriculture durable et résiliente.