Le secteur qui tient son salon annuel ce mois-ci devrait poursuivre sa croissance. Impulsé par l’arrivée de nouveaux métiers, il a réalisé 10% des 70 milliards de Dirhams de chiffre d’affaires de l’ensemble du secteur automobile en 2017.

L’ambiance devrait être au top cette année dans les allées du salon de la sous-traitance automobile qui se tient à Tanger Automotive City du 25 au 27 avril courant. Après une année 2017 très satisfaisante en matière des chiffres des investissements, les industriels du secteur réunis au sein de leur association AMICA, l’association marocaine des industries automobile, abordent l’année 2018 avec optimisme. «La tendance est très bonne pour 2018», a indiqué Rachid Machou vice-président de l’AMICA, lors d’une conférence de presse tenue récemment dans la ville de Tanger, visant à présenter l’événement. Le secteur reste fortement créateur de richesse dans la continuité de 2017. Le constat est tel que ces dernières années le secteur de la sous-traitance qui représente 10% du chiffre d’affaires de l’ensemble du secteur automobile a connu une accélération notable. Le bilan chiffré complet de 2017 n’est pas encore disponible, mais les prévisions de l’AMICA font état de 70 milliards de Dirhams de chiffre d’affaires à l’export en 2017, soit une évolution de 10 % par rapport à l’année 2016. Il est attendu qu’il passe à 110 milliards à l’horizon 2020, en allant au-delà des objectifs du plan d’accélération industrielle, fixés à 100 milliards de Dirhams. Si l’on se réfère aux toutes récentes statistiques de l’AMICA, le secteur automobile est le premier secteur exportateur avec une part de 29% des exportations du pays et un chiffre d’affaires de 7 milliards d’euros poursuivant ainsi son évolution avec comme objectif d’atteindre plus de 10 milliards d’euros. Cet objectif est clairement réalisable en raison de l’accélération d’arrivée de nouveaux équipementiers et de nouveaux métiers en filigrane. C’est le cas notamment de l’équipementier coréen Hands à Tanger qui va fabriquer des jantes en aluminium, au même titre que Nexteer Automotive qui construit à Kénitra une unité de production des systèmes de direction assistée pour l’automobile. Sans oublier la montée en puissance des deux usines RENAULT-NISSAN, la prochaine mise en service des composantes du projet PSA à Kénitra, et l’implantation prochaine du constructeur chinois « BYD Auto Industry » qui entreprend la réalisation d’un écosystème industriel complet autour de la mobilité verte, avec à terme, une capacité de production de plus de 100.000 de voitures électriques par an.

Des écosystèmes métiers à l’origine du dynamisme

Le secteur de la sous-traitance automobile doit sa dynamique en grande partie, à la restructuration du secteur en écosystèmes métiers. Tout a commencé quelques mois après le lancement du plan d’accélération industrielle, plus précisément en octobre 2014, lorsque l’AMICA et le ministre de tutelle ont mis la main dans la main dans le but de réduire la fragmentation dans le secteur. Des écosystèmes ont été lancés autour de certains métiers comme des modèles à généraliser par la suite. Ils concernent le câblage automobile, le métal, l’emboutissage, l’intérieur véhicule et sièges et les batteries automobiles. Ce projet qui s’inscrit dans le plan d’accélération industrielle 2014-2020 s’est fixé comme objectif de multiplier par 2,5 les exportations du secteur, d’augmenter le taux d’intégration locale de 21 points en le faisant passer de 45% à 65%. Entre temps, de nouveaux investisseurs s’installent majoritairement dans les zones franches pour accompagner la demande des donneurs d’ordre. Certains de ces derniers ont même fait du Maroc une plateforme de sourcing pour leur usine à l’international. C’est le cas du constructeur automobile américain Ford qui a ouvert en juin 2015 un bureau d’achat à Tanger Free Zone et a mis en place une équipe dédiée au sourcing de composants, à partir du Maroc, vers les usines de Ford en Europe. Une opération similaire à celle menée par le groupe allemand Volkswagen dans la même ville en 2016.

Une cinquième édition prometteuse

Aujourd’hui, l’édition 2018 du salon témoigne de l’essor de la sous-traitance automobile. On y trouve toutes les facettes de l’industrie automobile de différents rangs. Allant du câblage, passant par le métal et emboutissage et arrivant à l’intérieur et sièges. La cinquième édition se tient dans un contexte différent des éditions précédentes. C’est en effet durant cette année-là que l’industrie automobile a tiré son épingle du jeu. Rien que l’écosystème Renault qui fait partie du plan d’accélération industrielle, il a tellement bien avancé en 2017 qu’il devrait revoir ses chiffres à la hausse.  Faut-il le rappeler ? Alors qu’il est prévu de réaliser 1,5 milliard d’euros par an d’achats de pièces automobiles produites localement en 2023, le groupe Renault s’approvisionne actuellement en pièces « Made in Morocco » pour ses usines marocaines et internationales à hauteur d’un milliard d’euros par an. De quoi repousser l’objectif à 2 milliards d’euros  réalisés annuellement d’ici 2023.

160.000 postes d’emploi à l’horizon 2020

Côté emploi, le défi pour l’AMICA est d’assurer une évolution continue en termes de création d’emplois. Si le secteur a encore créé davantage d’emplois l’an dernier, l’objectif à terme est d’avoir 160.000 postes d’emploi à l’horizon 2020, rappelle-t-on auprès de l’AMICA. À l’horizon 2020, le secteur prévoit aussi d’atteindre un million de véhicules fabriqués et de réaliser un taux d’intégration locale des véhicules sortant du Maroc de plus de 80%. Ce taux qui se situe actuellement à 50% sera dopé par l’arrivée du groupe français PSA. L’usine de Kénitra qui devrait être opérationnelle dans les mois qui viennent, table sur la production de 90.000 automobiles dans une première phase, dans la perspective d’atteindre une production de plus de 200.000 véhicules annuellement, avec la clé, la création d’environ 3.500 emplois directs et 20.000 emplois indirects, outre la mise en place d’une unité de recherche et de développement, qui va employer 1.500 ingénieurs et techniciens supérieurs.

Par Younes BENZINEB

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