La-tarification-du-carbone-une-menace-pour-les-économies-africaines

La tarification du carbone pour la production de biens à forte intensité d’émissions de gaz à effet de serre pourrait exacerber les inégalités, la pauvreté et le chômage en Afrique et dans des pays en développement, ont averti, jeudi au Cap (1470 km de Pretoria), des participants à une conférence internationale.

«L’industrie devra faire face à de nombreux obstacles dans ses efforts de décarbonisation, en particulier en Afrique et dans des pays en développement. Il est essentiel de prendre les mesures nécessaires à la transition, sans nuire à la compétitivité des industries», ont déclaré des intervenants à cette conférence initiée sous le thème «La mise en conformité : le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières et les normes environnementales, sociales et de gouvernance».

Des industriels ont, à cette occasion, exprimé leurs préoccupations par le fait qu’en dehors des processus multilatéraux, tels que la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, les discussions et les accords sur la conception d’une politique d’ajustement carbone basée sur les principes du marché pour réduire les émissions de gaz à effet de serre auront un impact direct sur les pays africains, en exacerbant les inégalités, la pauvreté et le chômage. «Nous devons prendre toutes les mesures pour nous en prémunir», notent-ils.

Ils soutiennent que les pays africains reconnaissent la nécessité d’une action climatique centrée sur une transition juste, c’est-à-dire une transition vers une société à émissions nettes de carbone nulles qui tienne compte des besoins des travailleurs et des communautés.

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Les exigences de reporting en matière de durabilité par entreprise soulignent une conduite commerciale responsable qui comprend la prise de mesures pour réduire la pollution et les émissions de dioxyde de carbone (CO2), ainsi que les déchets.

Les intervenants soulignent que les mécanismes d’ajustement carbone aux frontières (MACF) sont des mécanismes qui visent à accroître la cohérence dans l’application de la tarification du carbone entre les biens produits dans différentes juridictions. «Le plus souvent, il s’agit d’une juridiction qui applique un prix du carbone à la production de biens à forte intensité d’émissions et qui cherche à appliquer un prix du carbone équivalent aux importations de ces biens en provenance de juridictions étrangères», expliquent-ils.

Concrètement, cela pourrait signifier que les exportations africaines de biens à forte intensité de carbone seraient confrontées à une responsabilité supplémentaire en matière de coût du carbone dans certaines juridictions, ont averti certains conférenciers.

Des industriels ont, à cette occasion, mentionné l’hydrogène vert comme une option pour la production d’acier vert. «La sectorisation du marché de la ferraille comme matière première pour le secteur de l’acier afin de réduire l’empreinte carbone serait une autre option», ont-ils soutenu. Et d’ajouter que la rénovation des technologies existantes et l’investissement dans de nouvelles technologies économes en énergie sont d’autres options à envisager.

La conférence a réuni de hauts représentants de gouvernements, des chefs d’entreprise, des décideurs politiques, ainsi que des experts en développement durable. Les conférenciers ont exploré l’intersection entre les exigences de reporting de gaz à effet de serre de l’Union européenne et la manière dont cela est susceptible d’affecter le secteur des métaux et de l’ingénierie, qui est un secteur à forte intensité d’exportation.

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