Le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a réaffirmé mardi devant la Chambre des conseillers que l’accès à des emplois de qualité constitue « une priorité absolue » des politiques publiques marocaines. Lors de la séance mensuelle des questions orales consacrée aux « Indicateurs économiques et financiers et renforcement de la position internationale du Maroc », M. Akhannouch a souligné que cette priorité est désormais le critère central pour évaluer l’efficacité des interventions de l’État.
Une feuille de route ambitieuse pour l’emploi
Le Chef du gouvernement a rappelé que le gouvernement a alloué 14 milliards de dirhams dans la loi de finances 2025 pour mettre en œuvre une nouvelle feuille de route visant à renforcer l’emploi. Cette stratégie, qui s’étend jusqu’à 2026, repose sur trois axes majeurs : encourager les investissements à forte valeur ajoutée, améliorer l’efficacité des programmes d’emploi existants et préserver les opportunités d’emploi en milieu rural, tout en soutenant le secteur agricole.
M. Akhannouch a également insisté sur l’importance de réduire le chômage et d’augmenter le taux d’activité professionnelle, notamment chez les jeunes et les femmes. Pour y parvenir, le gouvernement a élargi les programmes de promotion de l’emploi à plus de 110 000 bénéficiaires non-diplômés et renforcé les dispositifs de formation par apprentissage, avec l’objectif d’atteindre 170 000 nouveaux stagiaires.
Des résultats tangibles malgré les défis
Le Chef du gouvernement a reconnu que les chiffres du chômage nécessitent une « lecture objective ». Il a expliqué que les pertes d’emplois dans l’agriculture, dues à la sécheresse, concernent principalement des emplois informels et non rémunérés, liés à l’entraide familiale en milieu rural. Ces pertes ne reflètent pas, selon lui, une diminution des emplois permanents.
M. Akhannouch a également mis en avant des indicateurs qualitatifs encourageants, tels que l’intégration progressive des diplômés, portant le taux d’emploi qualifié à 50 % en 2023. Il a également souligné une progression de 5 % des emplois réguliers et rémunérés entre 2018 et 2023, ainsi qu’une hausse de 11 % des contrats à durée indéterminée et à durée déterminée entre 2017 et 2023.
Une dynamique positive dans plusieurs secteurs
Le Chef du gouvernement a conclu en soulignant que les avancées dans le secteur de l’employabilité témoignent d’une dynamique positive dans des domaines clés tels que l’industrie, les services et les travaux publics. « Cette évolution nous rassure quant à la qualité des emplois créés et confirme la tendance à la hausse des emplois qualifiés », a-t-il déclaré.
Une situation de l’emploi encore marquée par des défis
Malgré ces avancées, les derniers chiffres du marché du travail indiquent des défis persistants. En 2024, le Maroc a enregistré un taux de chômage de 13,3 %, en légère hausse par rapport aux 13 % de 2023. Le nombre de chômeurs a augmenté de 58 000 personnes, portant le total à 1 638 000 individus sans emploi à l’échelle nationale.
Le taux de chômage reste particulièrement élevé dans les zones urbaines, atteignant 16,9 %, tandis qu’il est passé de 6,3 % à 6,8 % dans les zones rurales. La situation est encore plus préoccupante pour les jeunes de 15 à 24 ans, dont le taux de chômage s’élève à 36,7 %.
Toutefois, des signes positifs émergent, avec la création de 82 000 nouveaux emplois en 2024. Par ailleurs, la croissance économique du Maroc devrait atteindre 3,8 % du PIB en 2025, soutenue par une reprise des investissements, une amélioration du secteur agricole et la poursuite des performances des activités non agricoles.
Rachid Mahmoudi