COMMERCE – L’Algérie a officiellement rejoint la Zone de libre- échange continentale africaine (ZLECAF), devant ainsi le 30 pays membres de ce nouvel espace de commerce régional exonéré de droits de douanes.
Cette intégration de l’espace suppose qu’à terme, l’Algérie commercera avec l’Afrique sans avoir à payer ou faire payer aux partenaires des droits de douanes. Cela revient à dire que désormais le marché national sera totalement ouvert aux marchandises issues des pays africains. Cet espace économique et commercial sans frontières d’un milliard deux cents millions de consommateurs et dont le Maroc est un des pays fondateurs, a de quoi faire fantasmer tous les Etats et toutes les entreprises africaines, publiques comme privées.
Cette ouverture sur les économies restantes du continent s’ajoutera au très attendu démantèlement tarifaire avec l’Union européenne. La ZLECAF a posé les bases d’une zone de libre-échange continentale promise à un bel avenir, tant les projections en matière de croissance économique et démographique. Cette nouvelle donne est appelée à bouleverser positivement les données macroéconomiques du continent et permettre une croissance économique forte et durable tout au long des vingt prochaines années. Un passage obligé pour « absorber » la poussée démographique, l’une des plus consistantes au monde.
Rappelons que l’Union africaine espère augmenter au minimum de 60% le commerce intra-africain, qui ne dépasse guère les 16% aujourd’hui. L’objectif à atteindre est donc fort ambitieux et particulièrement lucratif pour les pays et les entreprises qui prendront la peine d’investir et s’y investir.
Une belle opportunité pour l’économie algérienne en quête de débouchées
L’entrée en vigueur de l’Accord sur la ZLECAF affranchira les Etats africains de leur dépendance en matière d’extraction des matières premières et favorisera le commerce interafricain, a estimé le ministre. La ratification dudit Accord permettra aux Etats concernés de bénéficier de l’élimination progressive des barrières tarifaires sur une période de cinq (5) ans après son entrée en vigueur prévue en juillet 2020.
Cette intégration est une belle opportunité pour l’économie algérienne appelée à se diversifier et à se renforcer sur les marchés de proximité pour le commerce de ses produits manufacturés. De nombreux observateurs s’étonnaient déjà que l’Algérie et le Nigeria, qui ont des économies relativement fortes et diversifiées, ne s’impliquaient pas, comme il serait dans leur intérêt, dans ce projet qui a beaucoup à leur apporter. Chose faite pour l’Algérie. Tout est en effet à faire dans ce continent qui a basé son économie sur l’exploitation des matières premières, au détriment des produits manufacturés qui, pour la plupart, proviennent d’Europe et d’Asie.
La spécialisation est à encourager pour booster la diversité des échanges entre les pays africains, qui n’ont, aujourd’hui, que des produits de même nature à échanger. L’Algérie dispose sans doute mieux que la plus part des autres pays membres d’infrastructures routières, ferroviaires et portuaires, qui lui offrent la possibilité d’écouler ses produits dans tous les pays du Sahel et de nombreuses parties de l’Afrique profonde, pour peu qu’elle améliore le niveau des prestations bancaires, ses performances productives et, bien entendu, la communication autour des produits qu’elle est appelée à commercialiser.