Le Maroc a célébré en grande pompe la cinquième édition de la Journée Internationale de l’Arganier, proclamée par l’ONU en 2021, à travers plusieurs événements tenus du 8 au 12 mai, notamment dans la commune d’Ounagha (province d’Essaouira) et à Agadir.
Placée sous le thème « L’Arganier, un levier pour atténuer les effets des changements climatiques », cette édition a mis à l’honneur cet arbre endémique du sud-ouest marocain, reconnu par l’UNESCO comme Réserve de Biosphère et patrimoine culturel immatériel. Véritable rempart contre la désertification, l’arganier joue un rôle écologique crucial, tout en soutenant les économies locales, particulièrement grâce à l’implication des femmes rurales.
À Ounagha, les festivités ont été portées par les coopératives féminines locales avec le soutien des autorités de la province. Cette célébration a permis de rendre hommage aux femmes rurales engagées dans la valorisation de la filière. En présence du gouverneur Adil El Maliki et d’acteurs du territoire, plusieurs documentaires ont retracé l’impact de l’arganier sur les conditions de vie des populations locales, en particulier les femmes, à travers l’emploi et la dynamisation économique.
La province d’Essaouira abrite à elle seule 150 191 hectares d’arganeraies, soit 39 % du couvert forestier provincial, auxquels s’ajoutent plus de 3 100 hectares à vocation agricole. Chaque année, la production atteint près de 37 423 tonnes de fruits secs et environ 1 000 tonnes d’huile d’argan.
Dans le cadre de l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH), 44 projets ont été soutenus entre 2019 et 2024, bénéficiant à plus de 440 personnes, pour un budget de près de 25 millions de dirhams. À cela s’ajoutent 18,2 millions de dirhams investis depuis 2020 pour équiper et rénover plus de 120 coopératives. La filière est aujourd’hui soutenue par près de 250 coopératives, 36 entreprises privées, 3 unions de coopératives, un groupement d’intérêt économique et une association provinciale des ayants droit.
À Agadir, la célébration a été portée par le Ministère de l’Agriculture, l’ANDZOA et leurs partenaires. Un programme scientifique dense a mis en lumière les avancées du projet DARED, financé par le Fonds Vert pour le Climat, axé sur la séquestration du carbone et le suivi de la biodiversité. Une seconde rencontre s’est tenue à Taroudant autour des liens entre arganier, biodiversité et développement durable, clôturée par la remise des Prix des Doctorales de la Chaire ICESCO.
Des actions pédagogiques ont été menées dans les écoles de la Réserve de Biosphère de l’Arganeraie, avec des concours artistiques, ateliers de sensibilisation et plantations d’arbres. Par ailleurs, le « Souss Gastro Festival » a réuni vingt chefs internationaux à Agadir pour sublimer l’huile d’argane à travers des créations culinaires inspirées du terroir. Un semi-marathon dédié à l’arganier aura lieu le 25 mai à Agadir, renforçant l’élan de mobilisation citoyenne autour de sa préservation.
Enfin, des sessions de formation en entrepreneuriat féminin, leadership et gestion durable sont prévues tout au long du mois, à destination des coopératives et associations locales. L’arganier, plus qu’un arbre, s’impose comme un vecteur d’équité, de développement durable et de résilience climatique.
