En 2025, le Maroc accueillera la Coupe d’Afrique des Nations (CAN), une compétition attendue par tout un continent. Cinq ans plus tard, il coorganisera la Coupe du Monde de la FIFA 2030 aux côtés de l’Espagne et du Portugal. Si ces deux rendez-vous suscitent une immense fierté nationale, ils impliquent aussi une préparation logistique et infrastructurelle colossale. Entre rénovation des stades, construction de nouvelles enceintes, le Royaume est engagé dans une course contre la montre.
Le Maroc compte plusieurs stades emblématiques, mais les exigences des compétitions internationales imposent des infrastructures répondant à des normes précises. À Casablanca, le Complexe Mohammed V, officiellement inauguré en 1983, fait l’objet d’une rénovation complète. Ce projet, estimé à 220 millions de dirhams, inclut des aménagements pour améliorer le confort et la sécurité des spectateurs. Les travaux, lancés après sa fermeture en novembre 2023, devraient être finalisés à temps pour la CAN prévue du 21 décembre 2025 au 18 janvier 2026.
À Rabat, le Complexe Prince Moulay Abdallah subira un lifting tout aussi important. Ce stade, construit en 1980, est entièrement repensé pour relever ses standards et répondre aux attentes de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2025, puis de la Coupe du monde 2030. Débutés en août 2023, les travaux devraient permettre au nouveau complexe de disposer de tribunes complètement couvertes, de parkings souterrains, et d’un système d’éclairage sophistiqué.
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Les stades de Ibn Batouta de Tanger, Adrar d’Agadir, et ceux de Marrakech et de Fès, quant à eux, feront l’objet d’améliorations techniques et logistiques. À Fès, par exemple, la piste d’athlétisme du grand stade, construit en 2007, sera retirée pour rapprocher les tribunes du terrain. Ces travaux de mise aux normes s’étendent également à la capacité d’accueil qui atteindra les 49 200 spectateurs, à l’éclairage, à la pelouse et à la connectivité numérique, éléments essentiels pour les retransmissions télévisées mondiales. La livraison de ce stade qui deviendra, à terme, le quatrième plus grand du royaume est prévue pour 2028.
Une nouvelle étoile dans le paysage sportif : le Grand Stade Hassan II
Le projet phare des infrastructures sportives marocaines pour ces compétitions reste sans doute la construction du Grand Stade Hassan II, prévu à El Mansouria, dans la province de Benslimane, non loin de Casablanca. Avec une capacité de 115 000 places, il ambitionne de devenir le plus grand stade de football au monde.
Ce projet, au-delà de son envergure symbolique, s’inscrit dans une stratégie plus large de décentralisation et de création de pôles économiques régionaux. Le stade sera conçu pour accueillir, à son achèvement en 2028, des événements sportifs et culturels d’envergure mondiale. Le calendrier reste ambitieux. Les travaux, qui débuteront fin 2024, doivent s’achever avant le Mondial 2030, pour un budget prévisionnel de 5 milliards de dirhams.
Les enjeux au-delà du sport
Mais ces préparatifs ne sont pas sans défis. Le respect des délais est une préoccupation majeure, tout comme la gestion des coûts et la coordination entre les différents acteurs impliqués. Les retards ou les dépassements budgétaires pourraient ternir l’image d’un Maroc ambitieux et moderne.
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De plus, l’accueil de ces événements implique une gestion rigoureuse de l’impact environnemental. La durabilité est un sujet central, notamment dans la construction du Grand Stade Hassan II et dans la mise à niveau des infrastructures existantes. Intégrer des solutions respectueuses de l’environnement pourrait renforcer la réputation du Maroc comme acteur responsable sur la scène internationale.
Un rendez-vous avec l’histoire
En accueillant la CAN 2025 et en coorganisant le Mondial 2030, le Maroc se place au cœur de l’agenda sportif mondial. Ces événements sont une opportunité pour le Royaume de démontrer sa capacité à gérer des compétitions d’une telle envergure, tout en consolidant son rayonnement économique et culturel.
Au-delà du spectacle sportif, ces projets sont une promesse d’avenir pour le Maroc, où le développement des infrastructures devient un levier pour l’ensemble de la société. Le défi est immense, mais l’ambition l’est tout autant. Le Maroc, en plein chantier, construit bien plus que des stades, il bâtit un pont vers une nouvelle ère de modernité et de fierté nationale.