De grandes mutations devraient se profiler dans le monde du travail, confronté de plein fouet aux ravages du nouveau Coronavirus, ont souligné les spécialistes Aomar Ibourk, Tayeb Ghazi et Badr Mandri, dans un policy brief du Policy Center for the New South.

Intitulée «Le monde du travail à l’heure du Coronavirus : une hémorragie des emplois et des mutations en perspective», cette étude revient sur «les bouleversements portés par l’avènement de la pandémie du Coronavirus», ayant rouvert «les réflexions autour des questionnements sur le devenir du marché du travail».

En effet, la crise sanitaire provoquée par le Covid-19 s’est transformée, en quelque temps seulement, en «un choc économique pesant aussi bien sur l’offre que sur la demande et, par conséquent, sur le marché du travail», soulignent les auteurs, précisant que les estimations du Bureau international du Travail (BIT), rendues publiques le 7 avril, annoncent des pertes en heures de travail qui avoisineraient «les 6,7% lors du deuxième trimestre de l’année, soit 195 millions de travailleurs à plein temps dans le monde, 70 millions dans les pays à revenu intermédiaire inférieur et environ 12 millions dans les pays à revenu faible».

Concernant les conséquences sur l’organisation de l’emploi, les trois experts font savoir qu’en termes de retombées sectorielles, les secteurs les plus touchés par le Covid-19 sont «les entreprises dont les activités dérivent de la mobilité et des grands rassemblements ou dépendent des chaînes d’approvisionnement mondiales», car employant «une main-d’œuvre abondante qui représente près de 38% de la main-d’œuvre mondiale».

Il s’agit, selon les trois spécialistes, du transport aérien, des activités du tourisme, du tourisme de l’immobilier et des commerces en gros et de détail, mais aussi de nombreuses formes de divertissements populaires, notamment les sports, les cinémas, les loisirs et les spectacles, sans oublier les industries manufacturières et de réparation.

Abordant l’avenir du marché du travail en Afrique, le brief révèle que l’actuelle pandémie ouvre «plus qu’une fenêtre en matière de leçons pour les démarches publiques», et ce, aussi bien en Afrique que dans les pays en développement.

Dans ce sens, les auteurs mentionnent trois pistes essentielles pour pousser la réflexion. D’abord en instaurant un climat de confiance au terme de la crise sanitaire «à même d’assurer une réinsertion rapide des agents dans la démarche économique», ensuite en pensant autrement le secteur informel par de «meilleures protections sociales aux travailleurs et un accès à la formation» et enfin, en éliminant «les barrières à la création d’emplois décents».

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