Portées par une ambition grandissante et un désir d’autonomie inébranlable, les femmes marocaines poursuivent leur quête d’émancipation économique à travers l’entrepreneuriat. Malgré des obstacles structurels et socioculturels persistants, leur engagement dans le monde des affaires ne cesse de croître, révélant un potentiel encore largement sous-exploité.

Portées par une ambition grandissante et un désir d’autonomie inébranlable, les femmes marocaines poursuivent leur quête d’émancipation économique à travers l’entrepreneuriat. Malgré des obstacles structurels et socioculturels persistants, leur engagement dans le monde des affaires ne cesse de croître, révélant un potentiel encore largement sous-exploité.

Les chiffres témoignent d’un intérêt marqué pour l’entrepreneuriat féminin au Maroc. Pourtant, si 34 % des Marocaines expriment le désir de créer leur entreprise, seules 10 % passent à l’acte, un chiffre en recul par rapport à 2015.

Leila Doukali, présidente de l’Association des femmes chefs d’entreprises du Maroc (AFEM), souligne que malgré un niveau d’instruction plus élevé que jamais, la présence des femmes dans l’écosystème entrepreneurial reste insuffisante. Hind Bouzekraoui, experte en gestion et entrepreneuriat, identifie deux freins majeurs : l’accès limité aux marchés (29 %) et les difficultés de financement (20 %), avant même les contraintes socioculturelles.

Le financement : un obstacle clé à surmonter

L’un des principaux défis pour les femmes entrepreneures réside dans l’accès aux financements. Actuellement, 76 % des entreprises dirigées par des femmes reposent sur des fonds propres ou familiaux, tandis que seulement 24 % bénéficient de crédits bancaires.

« Les critères d’octroi des prêts bancaires ne prennent pas toujours en compte les spécificités des projets féminins, souvent axés sur l’impact social et environnemental », regrette Leila Doukali. Elle plaide pour une révision des critères de financement afin de privilégier la viabilité à long terme et l’impact sociétal des entreprises féminines.

Des initiatives voient toutefois le jour, à l’image des « Gender Bonds » introduits par l’Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC), qui visent à soutenir financièrement les entrepreneures.

Formation et réseautage : des leviers essentiels

Outre les financements, le renforcement des compétences et l’accès à un réseau professionnel sont cruciaux pour permettre aux femmes de réussir dans l’entrepreneuriat. L’AFEM a mis en place plusieurs initiatives, notamment le programme « She Learn », qui propose des formations en gestion, leadership et digitalisation.

Le réseautage joue également un rôle déterminant. « Intégrer des clubs d’affaires, participer à des forums et rejoindre des incubateurs permet aux femmes de tisser des relations stratégiques, d’accéder à de nouveaux marchés et de trouver des mentors », explique Hind Bouzekraoui.

La digitalisation constitue par ailleurs une opportunité majeure. Le programme « She Digital » accompagne les entrepreneures dans le développement de leurs activités en ligne, facilitant leur accès aux marchés internationaux.

Vers un écosystème plus inclusif

Si les avancées en faveur de l’entrepreneuriat féminin sont notables, elles demeurent insuffisantes pour enclencher un véritable changement structurel. Pour libérer pleinement le potentiel des femmes entrepreneures, une approche plus globale est nécessaire.

Celle-ci devrait inclure des politiques incitatives, un accès prioritaire aux marchés publics et privés, la création de labels pour les entreprises féminines, ainsi qu’une sensibilisation accrue des investisseurs.

L’avenir de l’entrepreneuriat féminin au Maroc repose sur une mobilisation collective, impliquant les acteurs économiques, financiers et institutionnels, afin de bâtir un environnement plus équitable et propice à l’épanouissement des femmes dans le monde des affaires.

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