En Afrique, marché émergent pour les entreprises marocaines, la progression du nombre et du niveau de vie des actifs urbains sera le principal moteur de la consommation, avec une demande orientée vers les biens de consommation courante. La demande en provenance d’Europe sera quant à elle principalement impulsée par les consommateurs seniors. Au final, ce sont les entreprises qui auront la capacité d’adapter leur offre et leur empreinte qui pourront tirer leur épingle du jeu, explique le Cabinet.
Le célèbre cabinet McKinsey vient de rendre public son rapport 2016 «World: The global consumers to watch». Ce dernier décortique la consommation des ménages à travers le monde, et surtout, la manière dont les changements de sa structure est susceptible d’influencer les économies mondiales, dont celle du Maroc. La conclusion phare qui ressort
de l’analyse du McKinsey Global Institute (MGI) est en relation avec la démographie: «La croissance de la consommation des ménages reste indissociablement liée au phénomène de l’urbanisation». Dans le «top 20» des zones urbaines les plus dynamiques, il y aura 7 métropoles américaines, 6 métropoles chinoises et seulement Londres en Europe. Egalement, parmi le «top 600» des villes les plus importantes en termes de
consommation des ménages, on retrouvera 43 villes d’Afrique et du Moyen-Orient, parmi lesquelles Casablanca et Rabat. Au-delà de l’aspect géographique, le
vieillissement de la population est un autre élément clé. «Ces catégories de consommateurs peuvent avoir des demandes très spécifiques», note Adam Kendall, Directeur Associé et Gérant de McKinsey au bureau de Casablanca. «Par exemple, chez les seniors des économies matures, les dépenses de santé vont fortement progresser, ainsi que les dépenses dans les services en général. Cela peut être une opportunité pour le tourisme
marocain par exemple, à condition d’adapter les infrastructures d’accueil. Il y a également une réflexion à avoir sur le «tourisme médical», dans un contexte où les dépenses de santé sont moins généreusement prises en charge par les systèmes européens de sécurité sociale», explique l’expert. Encore plus de divergence entre les marchés européens
et africains En Europe, ce sont les seniors qui porteront l’essentiel d’une dynamique dans l’ensemble relativement atone. En Afrique, marché émergent pour les entreprises
marocaines, la progression du nombre et du niveau de vie des actifs urbains sera le principal moteur de la consommation, avec une demande orientée cette fois, vers les biens de consommation courante. «Il reste des opportunités de croissance partout, mais elles doivent
être ciblées davantage. Les entreprises qui réussiront le mieux dans ce nouveau contexte, seront celles qui auront une compréhension fine de l’ensemble des moteurs clés de la consommation», poursuit Kendall. Il s’agit en l’occurrence de paramètres tels le revenu,
l’âge, le niveau d’éducation, le mix ethnique ou le timing de décisions-clés comme le mariage, l’achat d’un logement ou l’âge au premier enfant par exemple. Au final, ce sont les entreprises qui auront la capacité d’y adapter leur offre et leur empreinte qui pourront tirer
leur épingle du jeu.