Le Royaume-Uni et la France ont annoncé, ce jeudi, la mise en place d’un accord pilote sur l’échange de migrants, une première entre les deux pays. Ce dispositif, dévoilé lors d’une conférence de presse conjointe à Londres entre le Premier ministre britannique Keir Starmer et le président français Emmanuel Macron, devrait entrer en vigueur dans les prochaines semaines.
Selon le chef du gouvernement britannique, cet accord « révolutionnaire » permettra d’arrêter puis renvoyer vers la France les migrants arrivant en Angleterre à bord de petites embarcations. Le Royaume-Uni espère ainsi freiner les traversées clandestines de la Manche, dont le nombre continue d’augmenter : plus de 38.000 personnes sont arrivées par voie maritime au cours de l’année achevée en mars 2025, soit une hausse de 22 % par rapport à l’année précédente.
« Il n’existe pas de solution miracle, mais avec de nouveaux outils et une volonté commune, nous pouvons inverser la tendance », a déclaré M. Starmer depuis la base militaire de Northwood.
Le calendrier exact de mise en œuvre reste à préciser, mais ce projet pilote marque une avancée symbolique, le premier accord du genre depuis le Brexit.
De son côté, le président français Emmanuel Macron a salué cette initiative, tout en rappelant que la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne a complexifié la gestion conjointe des flux migratoires.
« Depuis le Brexit, il n’existe plus d’accord entre le Royaume-Uni et l’UE en matière d’immigration irrégulière. Cela encourage les franchissements illégaux, contrairement aux promesses de l’époque », a-t-il souligné.
Le président français a toutefois insisté sur un changement de ton :
« L’immigration est un défi européen. Avec votre gouvernement, nous adoptons une approche pragmatique. Pour la première fois en neuf ans, nous apportons une réponse commune. »