La Bourse de Casablanca a annoncé le lancement imminent de son marché à terme en fin de cette année. Une initiative qui vise à renforcer la liquidité et la profondeur du marché financier marocain, représentant ainsi un enjeu stratégique pour le pays. Les opérateurs du marché se sont réunis lors d’un symposium organisé le mercredi 16 octobre en partenariat avec la World Federation of Exchanges (WFE) afin de discuter sur l’avancement du projet.
Le cadre réglementaire de ce marché à terme, pilier indispensable à sa mise en place, n’est pas encore totalement finalisé. M. Bassil Zekri, chef du département des marchés à l’Autorité Marocaine du Marché des Capitaux (AMMC) l’a expliqué. Le Dépositaire Central n’a pas encore pleinement reconnu ses droits de règlement, posant ainsi des obstacles à la compensation des produits financiers. Cependant, Zekri a assuré que des avancées ont été réalisées, notamment en ce qui concerne la standardisation des instruments financiers et la protection accrue des investisseurs.
Il a souligné que la loi permet l’ouverture à l’international et qu’elle autorise le traitement d’instruments financiers de droit étranger, tels que les CDS et swaps de crédit.
En outre, les intervenants ont mis en avant l’importance de l’implication des différents acteurs du marché, qu’il s’agisse des banques, des brokers ou des investisseurs. Amin Maamri, président de l’Association Professionnelle des Sociétés de Bourse (APSB), a déclaré : « Ce nouveau marché va contribuer à améliorer la liquidité des marchés financiers marocains, en réduisant les spreads et en attirant un plus large éventail d’investisseurs, notamment des investisseurs individuels. »
La présence d’experts internationaux, notamment de la WFE et de la Deutsche Börse, a souligné l’importance stratégique des marchés à terme pour les économies émergentes. Nezha Hayat, présidente de l’AMMC, a confirmé que « ce marché apportera une nouvelle dimension aux marchés financiers marocains, en offrant des outils supplémentaires pour la gestion des risques financiers et en contribuant à une plus grande profondeur du marché. »
L’infrastructure technologique et la coordination régionale ont également été discutées, Adel ElAroussi, représentant du groupe compensateur au sein de GPBM (Groupement Professionnel des Banques du Maroc), a mis l’accent sur l’importance d’une infrastructure technologique sécurisée pour gérer le risque de crédit. Il a souligné la nécessité de standardiser les processus et de reconnaître des conventions internationales pour faciliter les transactions transfrontalières.
ElAroussi a également mentionné les progrès réalisés dans la mise en place des systèmes de trading et de compensation, tout en soulignant la collaboration avec d’autres marchés africains, notamment la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM). « La coopération régionale est essentielle pour renforcer la compétitivité du marché marocain à terme, » a-t-il ajouté.