Dans cet examen des échanges commerciaux entre le Maroc et l’Afrique subsaharienne qui a regroupé les opérateurs du secteur (privé) et les autorités de tutelle, un chiffre a retenu l’attention:
la croissance des exportations marocaines en direction de l’Afrique subsaharienne, à +70% en quatre ans, passant de 9.425 t en 2009 à 16.082 t en 2013 produits made in Maroc exportés.
la comparaison des volumes et valeurs d’exportations des filières agrumicoles avec la demande réelle de ces marchés d’Afrique subsaharienne (48 pays, 910 millions d’habitants soit 80% de la population globale du continent, une croissance moyenne de 5,6 %, dont 7% en Éthiopie et au Rwanda), l’Ascam estime que le Royaume « peu mieux faire ».
N’eurent été quelques engrenages liés en priorité à une concurrence féroce et quelque peu déloyale de l’informel.
« Le secteur informel jette un pavé dans la mare, en provoquant un écart qualitatif et donc de valeur sur les exportations normalisées », se désole Khalid Bounajma, secrétaire général de l’Ascam.
« Le secteur informel génère de grandes marges bénéficiaires et peut se targuer, dans le cas de la rareté du produit,de pouvoir l’acheter directement chez le producteur et priver le secteur formel d’une source d’approvisionnement », souligne-t-il.
D’autres freins ont été décelés, lors de cette journée, notamment sur les plans institutionnels, commerciaux, logistiques et juridiques.
Malgré le renforcement des accords bilatéraux avec la plupart des pays précités, certains accords signés sont restés lettre morte ou se limitent à une liste de produits estimés courte, selon l’Ascam.
Sur le plan logistique, le manque d’infrastructures de transports inter-Etat adéquates (terrestre et maritime), génère des coûts supplémentaires et étire les délais de livraisons des produits.
La législation de la plupart des pays n’autorise pas encore la possibilité de versement de fonds chez les banques marocaines établies dans la région.
Le Maroc produit en moyenne 1,3 million tonnes d’agrumes chaque année.
530.000 tonnes sont réservées à l’export, ce qui représente un volume de près de 3 milliards de dirhams.
Selon l’ASCAM, on prévoit de dépasser les 2 millions de tonnes de production à partir de la campagne 2013- 2014.
Le secteur contribue à la création de 21 millions de jours de travail par an d’après le ministère de tutelle, qui recense 13 000 producteurs d’agrumes exploitant une superficie globale de 92 000 hectares.
La même source fait savoir que moins de la moitié (47%) des exploitations nationales sont équipées en système d’irrigation.
Les principales régions de production sont Souss-Massa (38%), Gharb-Loukkos (20%), Moulouya (17%), Tadla (14%) et El Haouz (6%).
Les principales variétés des agrumes marocaines sont la Clémentine (39%), Maroc Late (29%), Navel (22%), Oranges demisaison (5%) ainsi que d’autres variétés.