Maroc-la-croissance-à-2,9%-en-2023

L’économie nationale aurait affiché une croissance de 2,9% en 2023, après 1,3% l’année dernière, compte tenu de l’évolution de 1,5% des impôts et taxes sur les produits de subventions, selon le Haut-Commissariat au Plan (HCP).

Ce redressement est attribuable à une amélioration relative de la production agricole et à la consolidation de l’activité tertiaire, en dépit de la persistance de la sécheresse, du ralentissement de la demande extérieure et de la poursuite des tensions inflationnistes, explique le HCP dans son Budget économique prévisionnel 2024.

La campagne agricole 2022-2023 s’est déroulée dans des conditions climatiques globalement défavorables, caractérisées par un déficit pluviométrique et des chocs thermiques. La récolte céréalière aurait atteint 55,1 millions de quintaux (Mqx), en hausse de 62% par rapport à la campagne précédente et en baisse de 15% comparativement à la moyenne des cinq dernières années. Les autres cultures hors céréales auraient enregistré des évolutions modérées.

En revanche, l’activité de l’élevage aurait été impactée négativement par la succession des années de sécheresse et par le renchérissement des coûts de production induisant à une hausse des importations du bétail. De ce fait, la valeur ajoutée agricole aurait connu une amélioration de 6% en 2023 après un net recul de 12,9% en 2022.

Tenant compte d’un accroissement du secteur de la pêche maritime de 19,1%, la valeur ajoutée du secteur primaire se serait améliorée de 6,7% en 2023 après une baisse de 12,7% en 2022, contribuant ainsi positivement à la croissance du Produit Intérieur Brut de 0,7 point.

En dépit de la bonne tenue des activités tertiaires, les activités non-agricoles auraient enregistré un léger ralentissement à 2,7% après 3% en 2022, pâtissant de la contreperformance du secteur secondaire, qui aurait enregistré en 2023 une décroissance de 0,4%, en atténuation par rapport au recul de 1,7% enregistré en 2022.

L’activité des industries manufacturières aurait connu un accroissement limité à 0,6% en 2023, contre 0,3% une année auparavant. Cette évolution s’explique principalement par le repli de l’industrie chimique de 4,1% affaiblie par la baisse de la production des engrais phosphatés, et par le ralentissement des industries agroalimentaire et du textile suite à la hausse des coûts de production.

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En revanche, l’industrie du matériel de transport aurait poursuivi sa bonne dynamique en 2023, bénéficiant de la performance des activités de fabrication des composants électroniques et des fils et câbles électriques, conjuguée à l’amélioration de l’approvisionnement en semi-conducteurs.

Le secteur minier aurait enregistré une régression de 4,2% après une contraction de 9,4% en 2022, reflétant une poursuite de la baisse de la production du phosphate roche. De plus, les demandes locale et étrangère adressées au phosphate brut auraient connu un net repli, dans un contexte de quasi-stagnation des prix internationaux à des niveaux élevés.

Par ailleurs, l’atonie qui caractérise l’activité du BTP (bâtiment et travaux publics) depuis plus d’une décennie, se serait poursuivie en 2023, enregistrant un recul de 1,3% après sa contraction de 3,6% en 2022.

Le durcissement des conditions de l’octroi des crédits et la dégradation du pouvoir d’achat des ménages auraient découragé la demande adressée à l’immobilier. Parallèlement, le renchérissement des coûts de construction et les difficultés d’accès au financement pour les promoteurs immobiliers auraient continué de pénaliser l’offre.

Néanmoins, la poursuite des projets d’infrastructure aurait légèrement compensé la contreperformance de la branche de construction.

Au niveau du secteur tertiaire, les services marchands auraient progressé de 4%, tirant profit de la bonne performance de l’activité touristique qui aurait affiché une croissance aux alentours de 26%.

En effet, les principaux indicateurs du secteur auraient enregistré des rythmes de croissance remarquables, dépassant leur niveau d’avant crise. Cette bonne tenue aurait reflété la résilience du secteur face à la persistance des tensions géopolitiques et à l’inflation qui érode le pouvoir d’achat dans les pays émetteurs.

De même, le secteur du transport aurait maintenu sa croissance positive pour atteindre 4,1% en 2023, profitant de l’amélioration des activités des transports terrestre et aérien, tandis que l’activité du transport maritime aurait enregistré des résultats négatifs, suite au recul du volume global des exportations du phosphate et dérivés.

Par ailleurs, les services non marchands auraient continué d’afficher une croissance positive de 4,2% en 2023, suite à l’accroissement de la masse salariale.

Eu égard à ces évolutions, la valeur ajoutée du secteur tertiaire se serait accrue de 4% en 2023 contre 5,4% enregistrée en 2022, contribuant à la croissance du PIB de 2,2 points au lieu de 2,8 points en 2022.

Par ailleurs, le HCP fait savoir que le marché du travail aurait connu sur l’ensemble de l’année 2023 des pertes d’emploi qui auraient atteint près de 300.000 postes. Ainsi, et suite à la baisse du taux d’activité, le taux de chômage au niveau national aurait atteint 13% en 2023, au lieu de 12,2% enregistré en 2022.

IDM avec MAP

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