[Medical Device Day] Dr. Zeyneb Belganche : « Nous avons besoin de produire le made in Morocco »

Le Medical Device Day, organisé par la Fédération Marocaine des Industries de la Santé (FMIS), le 11 février dernier, à l’ENSAM de Rabat, a réuni des spécialistes, des industriels et des décideurs autour des défis de l’industrialisation des dispositifs médicaux au Maroc. Dr. Zeyneb Belganche, co-organisatrice de cette rencontre, revient sur les objectifs et les enjeux abordés.

Comment est née l’idée du Medical Device Day ?

Cet événement est le fruit d’un travail mené au sein de l’ENSAM Rabat en partenariat avec la Fédération Marocaine des Industries de la Santé (FMIS). Nous avons mis en place un Directoire Consultatif Industriel pour renforcer la coopération entre l’université et les acteurs du secteur. L’enjeu est d’adapter la formation et la recherche aux besoins réels de l’industrie. L’initiative a été lancée lors du forum académico-industriel des 1er et 2 octobre 2024. Le Medical Device Day s’inscrit dans cette démarche en réunissant les professionnels concernés.

Quels étaient les principaux sujets abordés ?

L’industrialisation du secteur des dispositifs médicaux a été au cœur des discussions. Aujourd’hui, une grande partie des équipements sont importés. Il est essentiel de développer une production locale afin de réduire cette dépendance. Nous avons besoin de produire le « Made in Morocco ». La réglementation a aussi été un axe central, avec l’ambition d’adopter des normes alignées sur les standards internationaux. L’innovation a été largement mise en avant, tout comme l’adéquation entre les formations en ingénierie biomédicale et les besoins de l’industrie.

Quels ont été les moments forts de cette journée ?

Deux plénières ont structuré la rencontre. La première a permis à la FMIS de présenter un état des lieux du secteur et de proposer des solutions pour son développement. La seconde a réuni des représentants des ministères de la Santé et de l’Industrie pour discuter des actions à mettre en place. Des ateliers ont approfondi des questions pratiques comme la certification des dispositifs pour les entreprises du secteur, l’intégration des nouvelles technologies et les opportunités à l’exportation.

Quelles actions concrètes vont découler de cette première édition ?

L’objectif est de structurer un plan d’action pour développer l’industrie des dispositifs médicaux. Des comités de travail seront mis en place pour faciliter la certification des dispositifs et la mise en conformité avec les réglementations internationales. Nous allons aussi renforcer les collaborations entre universités et industriels pour encourager l’innovation. Un accompagnement est prévu pour les startups et jeunes chercheurs afin de favoriser l’émergence d’un secteur compétitif. Des formations et ateliers seront proposés pour améliorer les compétences techniques des professionnels.

Une deuxième édition est-elle déjà prévue ?

Nous avons l’intention de pérenniser cet événement. La prochaine édition du Medical Device Day est prévue en février 2026. Ce sera l’occasion d’évaluer les avancées réalisées et de poursuivre le travail engagé pour structurer ce secteur.