La nouvelle loi régissant les Bureaux d’Information sur le Crédit représente une avancée majeure pour le système financier marocain, selon Abderrahim Bouazza, Directeur Général de Bank Al-Maghrib . Cette réforme, présentée lors d’un symposium organisé par BAM et la Société Financière Internationale , vise à élargir et sécuriser l’information financière dans le royaume.
La législation promulguée en 2024 élargit considérablement le périmètre des données collectées par les BIC. Désormais, les opérateurs de télécommunication, les personnes morales de droit privé et les délégataires de services publics pourront partager des informations contribuant à l’évaluation de la solvabilité des emprunteurs. « Cette réforme s’inscrit dans la Stratégie Nationale d’Inclusion Financière pilotée par le Ministère de l’Economie et des Finances et BAM », a précisé M. Bouazza.
Meilleure évaluation du risque crédit
Le nouveau dispositif permet d’intégrer des données alternatives sur les habitudes de paiement, particulièrement utiles pour les primo-accédants au crédit. « L’expérience montre que ces données, complétées lorsqu’elles existent par des informations non structurées, améliorent l’appréciation du risque par les prêteurs », a souligné le directeur de BAM. Ce système réduit ainsi les exigences en matière de garanties et de primes de risque, tout en accélérant les décisions d’octroi.
Vers une inclusion financière élargie
La réforme s’accompagne d’une ouverture du marché du crédit à de nouveaux acteurs non bancaires, notamment les plateformes de crowdfunding et les fintechs. « Ces acteurs contribueront à une meilleure inclusion financière et constitueront de nouvelles sources d’information », a expliqué M. Bouazza. BAM étudie parallèlement les potentialités de l’open banking, en concertation avec les parties prenantes du secteur.
Coopération institutionnelle
Ce cadre juridique est le fruit d’une collaboration entre plusieurs institutions : Ministère de l’Economie et des Finances, Ministère de l’Intérieur, ANRT, CNDP et CGEM. L’agrément des BIC reste soumis à l’approbation de BAM, garantissant ainsi la sécurité du système.