COOPERATION – Pour le Royaume du Maroc, la coopération Sud-Sud n’est pas conçue comme un substitut à la coopération Nord-Sud, mais plutôt comme un complément utile à cette dernière, a indiqué, le 14 novembre 2019 à Tanger, la ministre de l’Aménagement du Territoire national, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Politique de la Ville, Nouzha Bouchareb.
S’exprimant lors d’une séance plénière ministérielle organisée dans le cadre des travaux de la 12e édition du Forum MEDays sous le thème “Favoriser les investissements et les partenariats avec l’Afrique: Faut-il choisir la coopération Nord-Sud ou la coopération Sud-Sud ?”, Bouchareb a précisé que le Maroc, à l’instar des autres pays d’Afrique, a choisi depuis longtemps, un modèle libéral avec une ouverture extérieure forte orientée particulièrement vers les pays occidentaux.
Ces liens ont constitué une opportunité de développement pour l’économie marocaine, et grâce aux progrès réalisés, le Maroc a su développer une expertise reconnue sur l’échiquier africain dans différents domaines, a ajouté la ministre, notant toutefois que dans le cadre de la crise économique internationale, la dynamique des économies africaines prend toute son importance.
C’est dans cette perspective, a poursuivi Bouchareb, que la coopération Sud-Sud constitue pour le Maroc un vecteur d’élargissement de ses marchés, de diversification de son système productif, de croissance et d’attractivité pour les investissements étrangers. Le Maroc a ainsi développé un modèle innovant de coopération Sud-Sud qui se veut intégrée, multidimensionnelle et qui place le développement humain au centre de ses préoccupations.
Pour Bouchareb, il s’agit d’une coopération agissante et solidaire mettant le bien-être et l’épanouissement de l’élément humain au centre des actions, et qui se fonde sur l’échange de connaissances, de compétences, d’expertises et de ressources, tout en associant l’ensemble des sous-régions du Continent, et ce afin de promouvoir un partenariat novateur dans une approche gagnant-gagnant.
S’inscrivant dans les principes de la coopération Sud-Sud, le ministère de l’Aménagement du Territoire National, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Politique de la Ville fournit d’importants efforts et consacre l’ouverture sur le Continent en contribuant à l’échange d’expertises et de savoir-faire, avec plusieurs pays du Continent, et ce dans le domaine stratégique, en matière d’Habitat et de Politique de la Ville, dans le domaine de la planification et la gestion urbaine à l’échelle des villes et dans le domaine opérationnel, a fait savoir la ministre.
“La vision du Royaume est de faire de la coopération Sud-Sud un vecteur pour l’émergence d’une Afrique nouvelle”, a rappelé Bouchareb, appelant tous les pays partenaires à mobiliser les moyens à leur disposition pour la réussite de la coopération Sud-Sud et atteindre les objectifs escomptés au bénéfice du Continent Africain.
Pour sa part, l’Ambassadeur directeur général de l’Agence Marocaine de Coopération internationale (AMCI), Mohamed Methqal, a fait savoir que la coopération Sud-Sud est complémentaire comme modalité de développement à la coopération Nord-Sud. L’Afrique a besoin de partenariats sincères et équilibrés dans une logique gagnant-gagnant, a-t-il estimé.
Le Royaume du Maroc est le premier investisseur africain en Afrique de l’Ouest et un acteur agissant d’une manière solidaire qui émane de la conviction que l’Afrique doit faire confiance à l’Afrique, a précisé Methqal, rappelant la matérialisation concrète de cette volonté de promouvoir la coopération Sud-Sud du Royaume avec les pays d’Afrique Sub-saharienne en 2011, à travers son intégration dans le préambule de la dernière Constitution.
Pour l’Ambassadeur directeur général de l’AMCI, la Coopération Sud-Sud peut être renforcée par des partenariats triangulaires, à condition de veiller à ce que ces partenariats puissent respecter les priorités des pays africains.
Quant au ministre des Affaires étrangères, des Communautés et de la Défense du Cap-Vert, Luis Felipe Tavares, il a noté que le Maroc a une expérience intéressante en matière de transition énergétique, puisque les énergies renouvelables y sont très développées, précisant que le Cap-Vert souhaite apprendre davantage dans le domaine aux côtés du Maroc.
Il a également exprimé la volonté de son pays de travailler avec le Royaume afin de mettre en place la libre circulation des biens et des personnes entre le Maroc et le Cap-Vert, et ce afin de favoriser le commerce et le développement économique.