
Le Secrétaire d’État chargé du commerce extérieur, Omar Hejira, a présenté les grandes lignes du Programme du commerce extérieur 2025–2027, affirmant qu’il s’agit d’un « pari économique » fondamental visant à élargir l’assiette exportatrice à toutes les régions du Royaume, et à inclure pleinement les PME.
Dans une intervention publique au Parlement, le responsable a souligné que ce programme, qui sera lancé officiellement dès la semaine prochaine, repose sur deux piliers essentiels : la dimension régionale d’une part, et le soutien aux très petites, petites et moyennes entreprises (TPME) d’autre part.
« Ce programme ne se limite pas à une simple ingénierie technique, il traduit une volonté stratégique d’élargir l’offre exportable et de territorialiser la dynamique économique, conformément à la vision royale de Sa Majesté le Roi Mohammed VI », a-t-il déclaré.
Des chiffres révélateurs d’un déséquilibre
Omar Hejira a mis en lumière un déséquilibre structurel dans la répartition des exportations. Jusqu’à récemment, 85,8 % des exportations marocaines étaient concentrées entre Tanger et El Jadida.
Or, souligne-t-il, « la régionalisation avancée ne peut aboutir sans une régionalisation économique, fondée sur des écosystèmes locaux compétitifs et sur l’ouverture à de nouveaux acteurs économiques. »
Il a également rappelé que plus de 90 % des entreprises marocaines sont des TPME, mais qu’elles restent marginalisées dans le commerce extérieur. En 2024, 71,7 % des exportateurs marocains ont réalisé moins de 10 millions de dirhams de chiffre d’affaires à l’export, ce qui représente près de 5 000 entreprises.
À l’opposé, seulement 20 % des entreprises exportatrices réalisent 70 % des exportations nationales, démontrant une concentration préoccupante. De plus, 13,3 % des exportateurs ont exporté moins de 10 000 dirhams sur l’année.
Une campagne de mobilisation dès la semaine prochaine
Face à ce constat, le nouveau programme vise à corriger les déséquilibres en offrant aux régions les moyens d’accompagner les TPME exportatrices, tout en continuant à soutenir les grandes entreprises dans leur croissance à l’international.
« Il ne s’agit pas de choisir entre les grands et les petits. Il faut que tout l’écosystème avance ensemble », a conclu Omar Hejira , annonçant le lancement imminent d’une campagne de communication nationale pour présenter les mesures concrètes de ce programme aux acteurs économiques.
Rachid Mahmoudi