OpenAI, leader mondial de l’intelligence artificielle générative, a dévoilé jeudi 7 août son nouveau modèle GPT-5, présenté comme le plus performant de sa gamme. Si ce lancement intervient dans une course effrénée entre géants technologiques pour développer des IA toujours plus avancées, GPT-5 reste toutefois loin d’atteindre l’intelligence artificielle générale (IA capable d’égaler ou dépasser les capacités humaines).
Depuis le succès mondial de ChatGPT fin 2022, OpenAI a progressivement amélioré ses modèles : GPT-3, première version utilisée dans ChatGPT, avait été comparé par Sam Altman, PDG d’OpenAI, à un lycéen parfois imprécis, tandis que GPT-4 correspondait selon lui à un étudiant universitaire. Désormais, GPT-5 est assimilé à un expert de niveau doctorat, capable de répondre avec précision sur une large gamme de sujets.
Une IA plus rapide, plus sûre et plus personnalisable
Lors de la présentation, Sam Altman a vanté les capacités impressionnantes de GPT-5, notamment sa rapidité et son utilité. L’un des ingénieurs d’OpenAI a ainsi demandé à l’IA de créer une application web pour apprendre le français via des jeux. Le modèle a généré en quelques minutes plusieurs centaines de lignes de code permettant la mise en ligne du site.
OpenAI assure aussi que GPT-5 est moins sujet aux « hallucinations » — ces erreurs où l’IA invente des réponses plausibles mais fausses. Le modèle admet désormais quand il ne connaît pas une réponse au lieu de fournir une information erronée. La sécurité a été renforcée : en cas de suspicion d’utilisation malveillante, GPT-5 restreint ses réponses à des informations générales inoffensives. L’utilisateur pourra personnaliser le ton de l’assistant — concis, bienveillant ou sarcastique — et profiter d’une intégration avec Gmail.
Une évolution, pas une révolution
Si GPT-5 impressionne par ses performances, certains spécialistes rappellent qu’il s’agit d’une évolution, et non d’une rupture technologique majeure. Simon Willison, développeur ayant testé le modèle, note qu’il « se trompe rarement » et donne une impression d’excellence, sans pour autant être parfait.
Microsoft, principal investisseur d’OpenAI, a d’ores et déjà rendu GPT-5 accessible à ses développeurs sur ses plateformes. Sur le réseau social X, Elon Musk a ironisé, affirmant que son propre modèle Grok 4 Heavy, développé par sa société xAI, surpassait déjà GPT-5. Il promet une version Grok 5 « terriblement douée » d’ici la fin de l’année.
Vers l’IA générale… mais pas encore
Créée en 2015 comme une organisation à but non lucratif, OpenAI ambitionne de développer une intelligence artificielle générale (IAG) bénéfique à toute l’humanité. Sam Altman reconnaît toutefois que GPT-5 n’est pas encore un tel modèle : il ne peut pas apprendre continuellement de ses expériences et nécessite d’énormes investissements en calcul.
« Nous devons investir dans la puissance de calcul à des coûts vertigineux », explique-t-il, affirmant la volonté de poursuivre cette quête ambitieuse. La valorisation d’OpenAI a atteint 300 milliards de dollars en mars, dans un contexte où Microsoft, Google, Meta et Amazon prévoient d’investir des dizaines de milliards dans les infrastructures et talents liés à l’intelligence artificielle.
