Le choix de Safran de construire son nouveau complexe industriel de moteurs d’avions au Maroc plutôt qu’en France suscite un vif intérêt économique et politique. Jeudi, sur le plateau de Good Morning Business (BFM Business), le directeur général du groupe, Olivier Andriès, a justifié cette décision par une logique de résilience industrielle, tout en saluant la dynamique en cours dans le Royaume.
Selon le dirigeant, Safran cherche avant tout à diversifier ses capacités de production pour éviter toute dépendance à une “source unique” — qu’il s’agisse d’un pays, d’un site ou d’une chaîne d’approvisionnement. “Nous ne souhaitons pas être dépendants d’une source unique ou de points de défaillance uniques”, a expliqué Olivier Andriès.
Le groupe, qui produit notamment les moteurs LEAP-1A et LEAP-1B équipant les Airbus A320neo et Boeing 737 MAX, a donc préféré Nouaceur, au sud de Casablanca, à Villaroche (Seine-et-Marne) pour y implanter sa nouvelle unité d’assemblage. Une première hors de France, qui positionne le Maroc au cœur de la stratégie industrielle mondiale de Safran.
Le Maroc, un choix de confiance et de performance
Olivier Andriès a vanté les atouts du Royaume, qu’il décrit comme « plein de talents et en pleine dynamique industrielle ». Le dirigeant a souligné le rôle déterminant de Sa Majesté le Roi Mohammed VI dans la structuration de l’écosystème industriel marocain : infrastructures modernes, stabilité macroéconomique, excellence des écoles d’ingénieurs et attractivité pour les investisseurs internationaux.
Le Maroc s’impose ainsi comme une base industrielle compétitive et fiable, capable d’accueillir des projets technologiques de haut niveau, tout en offrant une main-d’œuvre qualifiée et un cadre politique stable.
Une critique du climat d’investissement en France
En parallèle, le patron de Safran a formulé une critique implicite du climat d’investissement en France, regrettant que le pays semble parfois vivre “dans une bulle”.
Celui qui avait déjà déclaré, en avril dernier, qu’il n’était « plus question aujourd’hui d’investir en France dans une ville détenue par une majorité écologiste », réagissait alors aux critiques formulées l’année précédente par des élus “verts” de Rennes contre un projet de fonderie prévoyant la création de 500 emplois.
Un signal fort pour la souveraineté industrielle marocaine
Le choix de Safran vient renforcer la crédibilité du Maroc comme hub aéronautique régional, déjà appuyé par la présence de grands acteurs tels que Boeing, Spirit AeroSystems, Collins Aerospace et Hexcel.
Ce projet, estimé à plus de 3,4 milliards de dirhams d’investissement cumulés avec les sites existants, consolide la place du Royaume dans la chaîne mondiale de valeur aéronautique, tout en créant plusieurs centaines d’emplois hautement qualifiés d’ici la fin de la décennie.































