Le vendredi 18 octobre 2024, Sa Majesté le Roi Mohammed VI a présidé une session du Conseil des ministres au Palais royal de Rabat. La réunion a porté sur plusieurs sujets d’importance nationale, notamment l’examen des orientations générales du projet de loi de finances pour l’année 2025, l’approbation de décrets relatifs au secteur militaire, ainsi que la ratification de plusieurs accords internationaux.
Projet de loi de finances 2025 : un contexte mondial difficile
Lors de cette session, la ministre de l’Économie et des Finances a présenté les grandes lignes du projet de loi de finances pour 2025. Ce projet a été élaboré dans un contexte mondial marqué par des tensions géopolitiques persistantes et l’aggravation des crises climatiques. Malgré ces défis, le Maroc, sous la direction de Sa Majesté le Roi, a maintenu le cap des réformes économiques et sociales tout en assurant la stabilité macroéconomique. Selon les prévisions, la croissance économique atteindra 3,3 % en 2024.
Quatre priorités stratégiques
Le projet de loi de finances s’articule autour de quatre priorités clés :
- Renforcement de l’État social : Le gouvernement poursuivra la généralisation de la protection sociale, avec notamment le déploiement de l’assurance maladie obligatoire et le soutien social direct, qui touche environ 4 millions de ménages. L’amélioration du système éducatif, le dialogue social, ainsi que la reconstruction des zones touchées par le séisme d’Al Haouz et les inondations du sud-est du Maroc sont également au cœur de cette priorité.
- Dynamisation de l’investissement et création d’emplois : Le Roi a insisté sur la stimulation de l’investissement privé à travers l’accélération de l’approbation des projets et l’amélioration du climat des affaires. Le soutien à l’investissement public se poursuivra avec des initiatives majeures telles que la « Stratégie Génération Verte », le développement des énergies propres, et la préparation pour la Coupe du Monde 2030.
- Réformes structurelles : Parmi les réformes prioritaires figure la réforme de la justice, notamment par la modernisation des tribunaux et l’achèvement des réformes législatives. La régionalisation avancée et la restructuration des entreprises publiques seront également au centre des efforts.
- Durabilité des finances publiques : Le gouvernement s’engage à restaurer progressivement les équilibres financiers tout en maintenant le financement des projets programmés. Le déficit budgétaire sera réduit, avec un objectif de croissance de 4,6 % en 2025 et un taux d’inflation maîtrisé à 2 %.
Réformes militaires et renforcement du secteur de la défense
Le Conseil des ministres a également validé sept projets de décrets touchant au secteur militaire. Ces réformes visent à améliorer les conditions sociales et salariales des forces armées, de la protection civile, et des forces auxiliaires. Des augmentations de salaire sont prévues pour ces corps, en alignement avec les hausses déjà accordées dans le cadre du dialogue social.
Des mesures ont aussi été adoptées pour améliorer la gestion des institutions hospitalières militaires et pour encadrer l’utilisation des services numériques dans les infrastructures sensibles.
Coopération internationale renforcée
Le Conseil a ratifié 19 accords internationaux, dont 16 accords bilatéraux avec des pays amis, et trois accords multilatéraux. Ces accords couvrent divers domaines tels que la protection des investissements, la coopération judiciaire, et le secteur de la pêche. Notamment, 13 de ces accords bilatéraux concernent des pays africains, renforçant ainsi la position du Maroc sur la scène continentale.
Le Conseil des ministres a également approuvé l’établissement du siège permanent de l’Institut Africain de Développement à Dakhla, renforçant ainsi le rôle de cette ville dans la coopération Sud-Sud.
Rachid Mahmoudi