modèle,les prestataires de services logistiques,pays émergents ?
Le modèle d’affaires le plus poussée est le 4PL «Fourth Party Logistic». Depuis son introduction en 1996 par les consultants d’Accenture, son adoption par les prestataires a connu une large diffusion en Europe et aux USA.
Il s’agit pour un prestataire logistique de faire le reengineering de la chaine logistique pour le compte de ses clients, de choisir, pour eux et d’une manière autonome tout en s’engageant sur les résultats, des solutions adaptées à chaque fonction de la chaine logistique de les intégrer et de piloter l’ensemble de la chaîne de valeur maximisant ainsi le Supply chain surplus (*).
En effet, il s’agit d’une intégration horizontale permettant au prestataire d’étendre son réseau en acquérant ou développant des activités complémentaires dans la création de valeur ajoutée.
Grand ou petit, régional ou international, chaque prestataire élargit peu à peu son offre et la rende plus complète.
Cependant, le 4PL serait-il ainsi l’unique issue pour l’avenir des prestataires de services logistiques et plus précisément dans les pays émergents ? La réponse bien sur est non.
En effet, l’hétérogénéité des profils des prestataires présents dans les pays émergents illustre le fait que le modèle d’affaires du 4PL, n’est ’qu’une parmi d’autres vers la croissance, celle-ci pouvant s’appuyer notamment sur des métiers fortement distinctifs, sur des stratégies de niche nationales, régionales ou une intégration verticale cette fois-ci.

Constat n°1 : Les PSL mondiaux sont de plus en plus face à des joueurs de qualité au niveau régional

Une première analyse de la situation concurrentielle fait ressortir que les prestataires mondiaux sont de plus en plus face à des joueurs de qualité au niveau régional.
La connaissance de la réalité du terrain, la flexibilité, la maîtrise des spécificités du marché local, l’accès aux systèmes d’information et aux compétences humaines ont permis aux locaux de se démarquer et de trouver des viviers de croissance.
Au Brésil, par exemple, le secteur du T&L a connu une croissance intense au cours des quinze dernières années, accompagnant ainsi la croissance économique du pays.
Cette croissance a particulièrement profité aux prestataires locaux qui ont pu se positionner en tant que leaders nationaux, voire régionaux.

Nous pourrions citer parmi eux :

Julio Simoes, Alliança ou Treelog.
De l’autre côté du globe, au niveau de la Turquie, ce sont les grands prestataires turcs comme Omsan ou Ekol qui tirent la demande d’entrepôts de qualité.
Au Moyen Orient, des prestataires comme Agility ou DP Word ont été des véritables moteurs de croissance dans la région.
Même au niveau de l’Afrique de l’Ouest, ce sont les leaders locaux qui ont le vent en poupe (SIMAT au Côte d’ivoire par exemple).
Au Maroc, nous retrouvons des champions nationaux comme La voie Express qui a été le premier à proposer une solution globale intégrée ou la SNTL et l’ONCF qui accompagnent fortement la mise en place de la stratégie logistique nationale.

Constat n°2 : une croissance tirée par une intégration verticale nécessitant un modèle d’affaires différent

Au-delà de la diffusion du modèle 4PL dans les pays émergents, certains opérateurs régionaux ont innové dans leur modèle économique et se sont diversifiés par une intégration verticale.
De nouveaux métiers sont apparus comme la gestion déléguée des actifs logistiques ou encours d’intensification comme l’aménagement des infrastructures logistiques.
A titre d’exemple, plusieurs prestataires logistiques ont développé le métier des Fleet Solutions.
On les retrouve en Afrique du Sud (Super Group), en Arabie Saoudite (Al Majdouie), en Asie de l’est (Yamato) ou au Maroc (SNTL).
Pour le groupe Al Majdouie, en créant un «Fleet Services Center», l’objectif de départ était de déployer un atelier d’entretien pour maintenir sa flotte de transport.
En fin de compte, le FSC a évolué vers une Business unit avec un réseau d’atelier aujourd’hui à Dammam, Rhiyadh, Jeddah, et Yanbu.
Pour Super Group, il s’agit d’une filiale à part entière dénommé Fleet Africa Solutions et qui génère un CA presque équivaut si non plus en résultat que l’activité Supply Chain.
De même pour la SNTL qui a connu ces dernières années une profonde transformation de son métier de base du «Commissionnaire de transport» vers un «gestionnaire de la Supply Chain» dispose d’un modèle économique innovant complété par les infrastructures logistiques et la gestion des actifs logistiques (gestion de la flotte automobile de l’état, gestion des gares routières).
Il s’agit ici de se soustraire au risque, en diversifiant verticalement les activités du prestataire logistique, ce qui permet de limiter les risques, d’augmenter la rentabilité et de réaliser des fortes synergies entre les différentes activités : fleet solutions avec le transport, les plateformes logistiques avec l’entreposage, etc. L’analyse de l’évolution en maturité de la logistique au sein des pays émergents montre que les prestataires logisticiens du continent saisissent de plus en plus les opportunités offertes par leur marché régional sans parler de la reconfiguration des flux mondiaux en leur faveur.
Ils seront des acteurs importants, s’ils réussissent à construire des modèles d’affaires différents qui leur permettront d’offrir à leurs clients des solutions bout en bout et qui doivent être innovantes et agiles, Robustes et économiques.
Ils deviendront à terme accompagnateurs de la transformation des villes et organisateurs des mégalopoles en accélérant le développement économique de leur continent.

Par Mohamed BEN OUDA
Directeur Développement et Diversification Stratégique

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