Sa Majesté le Roi Mohammed VI a présidé, jeudi 24 avril, à la gare Rabat-Agdal, la cérémonie de lancement des travaux de la future Ligne à Grande Vitesse (LGV) reliant Kénitra à Marrakech. Longue de 430 kilomètres, cette extension constitue une étape clé dans la stratégie de modernisation du réseau ferroviaire marocain.
Ce projet, d’un coût estimé à 53 milliards de dirhams (hors matériel roulant), s’inscrit dans un programme d’investissement global de 96 milliards de dirhams porté par l’Office National des Chemins de Fer (ONCF). Il inclut également l’achat de 168 nouveaux trains, la modernisation de la flotte existante et le développement de réseaux métropolitains de transport à Casablanca, Rabat et Marrakech.
Vers une nouvelle génération de mobilité
La future LGV permettra de relier Tanger à Marrakech en 2h40, soit un gain de plus de deux heures. Rabat et l’aéroport Mohammed V de Casablanca seront connectés en seulement 35 minutes. L’infrastructure desservira également les aéroports de Rabat et Casablanca, ainsi que le nouveau stade de Benslimane. Un service rapide entre Fès et Marrakech est aussi prévu, avec un temps de trajet de 3h40.
Les travaux concernent la construction d’une ligne conçue pour une vitesse de 350 km/h, des gares nouvelle génération, des aménagements dans les grandes villes traversées, ainsi qu’un centre de maintenance à Marrakech.
Le projet LGV libérera de la capacité sur le réseau classique, ouvrant la voie à la création de services de trains métropolitains de proximité (TMP) dans les zones de Rabat, Casablanca et Marrakech. Ces trains devraient offrir une réponse aux besoins croissants de mobilité urbaine, en alliant ponctualité, fréquence et accessibilité.
Une commande de 168 trains pour accompagner la montée en puissance
Dans le cadre du même programme, l’ONCF lancera l’acquisition de 168 trains pour un budget de 29 milliards de dirhams. Cette commande comprend notamment 18 rames à grande vitesse, 40 trains pour lignes interurbaines, 60 navettes rapides (TNR) et 50 trains pour les réseaux urbains.
Cette montée en capacité vise à répondre à la hausse attendue du trafic à l’horizon 2030, tout en contribuant à la compétitivité du transport ferroviaire au Maroc.
Un levier industriel et social
L’envergure du programme soutiendra l’émergence d’un écosystème ferroviaire industriel local, avec un taux d’intégration supérieur à 40 %. Une unité de production de trains sera implantée, accompagnée d’un réseau de fournisseurs nationaux et de la création d’une joint-venture pour la maintenance des trains.
Le projet devrait permettre la création de plusieurs milliers d’emplois directs et indirects, et offrir des opportunités de formation dans des métiers spécialisés.
Partenariats industriels internationaux
L’ONCF s’appuie sur des partenariats avec des industriels internationaux reconnus. Le matériel grande vitesse est fourni par Alstom, les trains interurbains par CAF (Espagne), et les navettes métropolitaines par Hyundai Rotem (Corée du Sud). Ces partenariats s’accompagnent de conditions de financement avantageuses.