Valoriser les rejets miniers et les effluents liquides.
Tel est l’un des choix stratégiques de Managem depuis plusieurs années.
Et les faits lui ont donné raison.
Il suffit de regarder le portefeuille de projets ayant déjà commencé à produire leurs fruits et peser de plus en plus dans les résultats financiers que commerciaux du groupe minier marocain.
« La valorisation des rejets miniers de nos différentes exploitations fait partie intégrante de notre mission, nous développons plusieurs projets pour valoriser les rejets miniers et les effluents liquides de nos activités industrielles », confirme Intissar Benzakour, Directrice Scientifique et Développement Durable.
« Nous avons, ajoute-t-elle, un nombre de projets inscrits dans notre portefeuille projets pour la valorisation des digues et des produits de faible teneur ».
A cet effet, le centre de recherche du groupe a développé plusieurs procédés.
« Nous avons démarré l’initiative par la valorisation des haldes de la mine de bouAzzer depuis les années 90.
Nous poursuivons cette stratégie par l’industrialisation de plusieurs procédés de valorisation tel est le cas pour les effluents de l’unité calamine qui ont fait objet d’une innovation.
Une unité industrielle a été mise en place et a permis de valoriser ces effluents pour produire le sulfate de sodium et recycler la totalité de leur eau », détaille notre interlocutrice.
En outre, « l’unité de production d’acide sulfurique qui vient de démarrer l’année dernière valorise les rejets miniers de Guemassa », se réjouit-elle.
D’autres exemples peuvent être cités, comme la reprise de la digue de la mine de AKKA ou le retraitement des rejets de l’unité gravimétrique de la mine de bouAzzer.
La durabilité est prise également en considération par le centre de recherche durant la phase de développement des procédés.
Leur choix « se fait de la façon la plus écologique possible en intégrant des impératifs systématiques au service du développement durable ».
Ainsi, le centre de recherche fait appel systématiquement aux techniques de pré-concentration, vu leur impact direct sur le gain en utilisant des produits chimiques, l’économie induite dans la consommation d’eau, le gain en investissement et la taille des opérations.
En outre, tous les procédés sont développés en intégrant la nécessité du recyclage de l’eau.
Les protocoles de son traitement sont d’ailleurs développés avec le procédé pour permettre son recyclage.
Bref, « un regard critique est porté sur le risque des procédés et leur impact sur l’environnement.
Les choix sont faits en respectant la devise :
» éviter, limiter et protéger « , ajoute Intissar Benzakour.
C’est la raison pour laquelle les procédés sont livrés, fait-elle savoir, avec les protocoles nécessaires en matière de stockage, de traitement ou de valorisation et/ou de protection.
Bien évidemment, ce centre de recherche assure d’autres missions au sein du groupe Managem.
Cette structure dispose actuellement d’un portefeuille de projets à différentes phases de maturité :
des projets exploratoires, des projets en phase de développement et d’autres en phase de pilotage.
En effet, le centre accompagne l’exploration géologique par la mise au point de procédés faisables et économiquement viables pour la valorisation des ressources minérales.
C’est clair, ces dernières ne peuvent être considérées dans les réserves exploitables que si elles disposent d’un procédé économique pour leur mise en valeur.
A ce titre, plusieurs projets sont en cours pour valoriser des gisements potentiels de cuivre, de métaux de base (plomb, zinc et cuivre), de métaux précieux (or et argent) et d’autres métaux stratégiques tels que le cobalt, au Maroc et à l’international.
L’autre créneau sur lequel travaillent les chercheurs de Managem consiste à prolonger la chaîne de valeur du groupe par la valorisation de ses produits.
Les efforts consentis dans ce cadre ont permis au groupe de jouir de plusieurs avancées technologiques et le développement de produits de haute valeur ajoutées, parmi lesquels la cathode de cobalt, l’oxyde de zinc et les hydroxydes de nickels.
Et ce n’est pas tout.
« Les projets actuels d’intérêt en ligne avec cette démarche concernent la valorisation de nos concentrés et la production d’autres dérivés métalliques de très forte valeur ajoutée », explique la Directrice Scientifique et Développement Durable.
« Le Centre réalise aussi, ajoute-t-elle, de la recherche incrémentale pour nos exploitations.
Nous cherchons, en effet, à améliorer les fondamentaux de traitement de nos exploitations par l’optimisation des ressources et l’amélioration de la qualité des produits finis ».
Cette entité interne du groupe Managem travaille aussi sur de nouveaux créneaux pour préparer l’avenir.
En effet, « la R&D accompagne la stratégie de développement de Managem, mais peut aussi générer de nouvelles stratégies pour le groupe », précise la Directrice.
Et d’ajouter :
« Nous avons un programme de recherche pour développer de nouvelles filières telles que le recyclage pour profiter des gisements urbains et de nouveaux axes de développement dans différents domaines tels que les batteries, la nanotechnologie et les matériaux pour les technologies vertes. »
Au total, le centre de recherche dispose, après environ 30 ans d’efforts, de plus de 25 réalisations industrielles avec un portefeuille produits diversifiés et 7 brevets d’invention.
Toujours en matière de recherche, Managem a établi un cadre de partenariat avec plusieurs universités au Maroc.
« Nous avons des collaborations très fructueuses dans la géologie, la mine, la chimie l’environnement et bien d’autres domaines », indique Intissar Benzakour.
La société est d’ailleurs très active en matière d’accueil de stagiaires, de recrutement, d’organisation de visites, de subvention de plusieurs manifestations scientifiques et d’organisation de journées doctorales.
Toutefois, l’implication directe dans des projets de recherche stratégiques est généralement évitée de part le caractère confidentiel de l’activité du groupe, vu que les produits de Managem sont destinés à un marché international très concurrentiel.
Ainsi, « la recherche appliquée est menée à Managem, alors que l’université est impliquée de façon générale dans des sujets d’amélioration, de transfert de technologie, de formation ou de recherche fondamentale », souligne notre interlocutrice.