
Dans un contexte de vieillissement démographique et d’allongement de l’espérance de vie, la Banque mondiale appelle le Maroc à repenser son système de retraites. Selon le rapport Embracing and Shaping Change: Human Development for a Middle East and North Africa in Transition publié en août 2025, l’institution recommande de relever l’âge légal de vieillesse à 70 ans, au lieu de l’actuel seuil fixé autour de 65 ans.
Une pression démographique et financière croissante
Le rapport met en lumière plusieurs faits marquants pour la région MENA (dont le Maroc) :
- En 2023, l’espérance de vie moyenne s’élève à 74 ans, alors que l’âge effectif de départ à la retraite est environ 54 ans. Ce décalage de près de 20 ans augmente la pression sur les systèmes de pension.
- Le ratio de dépendance des personnes âgées de 65 ans et plus devrait doubler d’ici 2050, ce qui accroît les charges pour les finances publiques si aucune réforme durable n’est adoptée.
- Les projections indiquent que le coût du système de retraites pourrait atteindre 3 % du PIB en 2050 si l’âge de départ reste inchangé et que les dépenses liées aux pensions continuent d’augmenter sans mesures compensatoires.
Propositions et résistances
Parmi les pistes avancées :
- Un report progressif de l’âge légal de départ à la retraite. L’idée est de mettre en place une transition permettant d’adapter le système sans brusquer les attentes des travailleurs.
- Des réformes paramétriques : modification des durées de cotisation, ajustements des taux de contribution ou de prestation, selon les capacités économiques et sociales du pays.
- Un renforcement de la prévention sanitaire pour limiter la morbidité chronique (diabète, maladies cardiovasculaires…), fréquente chez les plus de 55 ans dans la région. Cela permettrait d’alléger les coûts de santé et de retraite liés aux incapacités.
Cependant, ces propositions rencontrent déjà des résistances : syndicats et organisations sociales dénoncent le manque de diagnostic public partagé, le défaut de transparence sur la situation actuarielle des caisses de retraite, et craignent un impact négatif pour les travailleurs les plus vulnérables.






























