La technologie ouvre des perspectives prometteuses pour révolutionner la gestion de l’eau, une ressource vitale à la base de toute forme de vie, a affirmé, mercredi à Meknès, le sous-directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et Représentant régional pour le Proche-Orient et l’Afrique du Nord, AbdulHakim Elwaer.
Intervenant lors de la 5ème Conférence ministérielle annuelle de l’initiative AAA (Adaptation de l’Agriculture Africaine), tenue à l’occasion du 17ème Salon international de l’Agriculture au Maroc (SIAM), M. Elwaer a souligné que l’intelligence artificielle (IA) n’est plus un concept du futur, mais un outil puissant entraînant des transformations majeures dans le domaine de l’eau, estimant que « l’IA nous offre la force et la perspicacité nécessaires pour faire face aux défis actuels dans ce secteur ».
Évoquant les solutions innovantes pour s’adapter aux défis liés à l’eau, le responsable onusien a précisé que « nous sommes aujourd’hui à la croisée des chemins entre technologie et durabilité ». L’IA transforme profondément l’agriculture, a-t-il relevé, expliquant qu’il ne s’agit pas simplement d’automatisation, mais bien d’une clé pour une agriculture plus efficace, plus résiliente et plus respectueuse de l’environnement.
M. Elwaer a, dans ce sens, cité des exemples concrets d’applications variées de l’IA dans le domaine de l’eau, notant que la surveillance en temps réel de la qualité de l’eau, qui permet une détection instantanée de la pollution, permet de protéger la santé publique et les écosystèmes.
Il a également fait remarquer que les systèmes technologiques alimentés par l’IA sont capables d’analyser des données de capteurs pour notamment identifier les polluants.
Les technologies basées sur l’IA, a poursuivi M. Elwaer, peuvent permettre aux agriculteurs d’améliorer la productivité de leurs cultures grâce à l’agriculture de précision, en optimisant l’usage de l’eau, des engrais et des pesticides.
De plus, les modèles d’apprentissage automatique sont à même de prévoir les systèmes climatiques, aidant ainsi les petits agriculteurs à se préparer aux sécheresses ou aux fortes précipitations, a-t-il relevé.
En adoptant les solutions basées sur l’IA, l’Afrique pourra, selon lui, garantir et renforcer sa sécurité alimentaire, faire face aux défis climatiques et permettre aux agriculteurs de prendre des décisions éclairées et ciblées.
De son côté, le professeur Shenggen Fan, doyen de l’Académie de l’économie et des politiques alimentaires mondiales de l’Université agricole de Chine, a insisté sur l’importance de renforcer les systèmes nationaux de gouvernance afin d’atteindre les objectifs liés à la transition des systèmes alimentaires des pays.
Il a recommandé de bâtir un mécanisme national unifié de coordination entre les ministères et institutions, estimant que le système alimentaire constitue une problématique transversale qui doit bénéficier de l’attention de l’ensemble des acteurs concernés.
Tenue sous le thème « Agroforesterie et résilience climatique : une vision africaine pour la sécurité alimentaire et le développement durable », cette conférence a réuni des ministres africains de l’Agriculture, ainsi qu’un large éventail d’acteurs, notamment des institutions financières et techniques, des partenaires au développement, des représentants du secteur privé, des chercheurs, des instituts de développement, des universitaires et des scientifiques.
Elle constitue la principale plateforme politique réunissant les ministres africains de l’Agriculture pour définir les grandes orientations stratégiques de l’Initiative AAA, visant à renforcer l’adaptation de l’agriculture africaine au changement climatique, un enjeu majeur pour le développement économique et social du continent.
Placé sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le SIAM 2025, qui connait la participation de 1.500 exposants venus de 70 pays, se veut un véritable carrefour des politiques agricoles et un temps fort pour promouvoir les échanges, consolider les partenariats internationaux et mettre en lumière les réponses concrètes aux défis auxquels le secteur agricole est confronté.