Le gouvernement marocain acte une hausse significative du salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) et du salaire minimum agricole garanti (SMAG), effective dès janvier et avril 2025 respectivement. Cette mesure, issue d’un dialogue social tripartite, s’inscrit dans un cadre global visant à renforcer le pouvoir d’achat des travailleurs, moderniser l’administration publique et consolider les acquis sociaux.
Le Conseil de gouvernement, rassemblé jeudi à Rabat, a adopté un décret décisif marquant une étape clé dans l’amélioration des conditions salariales des travailleurs marocains. Cette décision, annoncée par le porte-parole du gouvernement, Mustapha Baitas, entérine l’entrée en vigueur des augmentations du SMIG et du SMAG, conformément aux engagements pris lors de l’accord social tripartite signé le 29 avril 2024.
Dès le 1er janvier 2025, le salaire minimum interprofessionnel garanti pour les activités non agricoles passera à 3.046 dirhams par mois, tandis que le salaire horaire minimum sera fixé à 17,1 dirhams. Quant au salaire minimum agricole garanti, il atteindra 2.255 dirhams par mois à compter du 1er avril 2025, correspondant à un salaire journalier de 93 dirhams. Ces augmentations représentent une hausse globale de 5 %, visant à réduire les inégalités sociales et économiques tout en offrant un meilleur cadre de vie aux salariés.
Une Réforme Ancrée dans un Accord Social Tripartite
Cette initiative gouvernementale s’inscrit dans le cadre d’un accord social tripartite signé entre les représentants du gouvernement, des centrales syndicales les plus influentes et des organisations professionnelles des employeurs. Cet accord repose sur plusieurs axes stratégiques, dont l’amélioration des revenus des travailleurs, la protection sociale et la promotion de l’emploi décent.
Le ministre de l’Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences, Younes Sekkouri, a présenté le projet de décret devant le Conseil. Cette réforme s’appuie sur les dispositions du décret n°2.08.374 du 9 juillet 2008, qui fixe les bases légales pour l’application des augmentations salariales. Elle reflète également la volonté de pérenniser un dialogue social constructif, en veillant à répondre aux attentes des partenaires sociaux et à préserver un climat économique stable.
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Un Impact Étendu aux Fonctionnaires Publics
En marge de ces augmentations dans le secteur privé, le gouvernement poursuit ses efforts pour revaloriser les salaires des fonctionnaires du secteur public. Entre 2021 et 2026, les dépenses publiques consacrées aux fonctionnaires augmenteront de 37,3 %, passant de 140 milliards à 192,9 milliards de dirhams. Cette progression annuelle moyenne de 6,5 % inclut des mesures telles que les augmentations salariales, les promotions et la création de postes budgétaires pour les secteurs prioritaires comme la santé et l’éducation.
En outre, l’État a renforcé ses contributions aux régimes de prévoyance sociale et de retraite, garantissant ainsi une meilleure couverture sociale pour les fonctionnaires et leurs familles. Ces efforts témoignent de la volonté du gouvernement de moderniser l’administration publique et de répondre aux attentes croissantes des citoyens en matière de services publics.
Vers une Équité Salariale et une Cohésion Sociale
L’augmentation du SMIG et du SMAG intervient dans un contexte marqué par des défis économiques et sociaux complexes. Elle traduit un engagement ferme du gouvernement à réduire les écarts de revenus entre les différents secteurs économiques. En revalorisant le salaire minimum, les autorités espèrent également stimuler la consommation des ménages, contribuant ainsi à la croissance économique nationale.
Par ailleurs, cette réforme a pour objectif de promouvoir des conditions de travail décentes et de renforcer l’attractivité des métiers dans les secteurs agricoles et non agricoles. Les syndicats ont salué cette initiative, tout en appelant à la mise en place de mécanismes de suivi pour garantir son application effective, en particulier dans les zones rurales et auprès des petites entreprises.
Un Signal Fort pour l’Avenir
L’entrée en vigueur de ces nouvelles dispositions salariales représente un pas important vers une meilleure justice sociale et une reconnaissance accrue du rôle des travailleurs dans la dynamique économique du pays. Le gouvernement entend ainsi consolider les acquis sociaux tout en maintenant un dialogue ouvert avec les partenaires sociaux pour répondre aux besoins émergents.
À travers cette mesure, le Maroc réaffirme sa volonté de bâtir une société plus équitable et de garantir une croissance économique inclusive, dans laquelle chaque citoyen trouve sa place et sa juste reconnaissance.