Veolia Stanislas de Maistre

ENTRETIEN – Aujourd’hui connu au Maroc comme un acteur de services municipaux par les activités de ses filiales Redal et Amendis de gestion de la distribution d’électricité, d’eau et de l’assainissement liquide, Veolia, fort de son expérience avec Renault Tanger, souhaite déployer au Maroc sa gamme de services dédiés aux industriels et accompagner l’industrialisation du Royaume. Stanislas de Maistre, Directeur Développement Maroc de Veolia, revient sur les domaines d’expertise de Veolia et les services qu’offre le spécialiste de l’environnement aux industriels marocains.

IDM : Quels sont aujourd’hui les services que propose Veolia aux industriels marocains ?

Stanislas de Maistre: Veolia offre des services sur trois métiers de l’environnement que sont les déchets, l’efficacité énergétique et l’eau. L’histoire est vieille de plus de 150 ans, avec initialement le développement de son expertise dans la gestion globale du cycle de l’eau : la production et la distribution d’eau potable ainsi que le traitement et le recyclage des eaux usées. Puis, dans les années 1980, Veolia a développé la gestion des déchets notamment industriels, qu’ils soient dangereux ou pas.

Notre expertise couvre aujourd’hui l’ensemble de la filière de gestion et de conditionnement sur site ainsi que le transport jusqu’au centre de traitement ou de valorisation. Enfin sur l’énergie, Veolia est présent principalement dans le domaine de l’efficacité énergétique, l’exploitation et la maintenance de systèmes de production de vapeur et d’eau chaude industrielle mais aussi dans la production d’énergies renouvelables (biomasse, solaire, etc.).

Ces trois expertises sont présentes au Maroc et sur l’ensemble de la chaîne de valeur, c’est-à-dire du design / ingénierie conseil à l’exploitation / maintenance en passant par la construction.

Pourriez-vous nous donner un exemple concret de missions que vous avez réalisées au Maroc et leurs finalités ?

Un exemple très concret pour Veolia Maroc est notre présence auprès de Renault Tanger. Sur le site de Renault, Veolia assure aujourd’hui l’exploitation et la maintenance d’une centrale biomasse ainsi que le traitement des eaux industrielles.

La centrale biomasse est composée de trois chaudières alimentées par du grignon d’olive ou du bois (biomasse locale). Elle permet à Renault d’être en autonomie sur la production de vapeur et d’eau surchauffée. La station de traitement des eaux industrielles est ce que l’on appelle une STEP ZLD pour Zero Liquid Discharged. Le design de l’usine permet en effet un recyclage des eaux industrielles sans rejet liquide dans l’environnement.

L’usine Renault de Tanger est donc un site industriel «zero carbone» et «zero rejet liquide industriel». Une usine exemplaire en matière d’impact environnemental grâce au partenariat entre le Royaume du Maroc, Renault et le groupe Veolia.

Dans quels types de phases accompagnez-vous généralement les industriels, plutôt en amont ou en phase d’exploitation ?

L’accompagnement d’un industriel sur les différentes phases d’un projet est entièrement dépendant de son besoin. Pour être plus précis, via ses filiales d’expertises au Maroc, Veolia est en mesure de travailler soit sur les phases de dimensionnement et de construction des installations, soit en phase d’exploitation ou encore en accompagnement du client sur l’ensemble du projet pouvant aller jusqu’à la prise en charge d’investissement si nécessaire.

En ce qui concerne les industriels déjà implantés au Maroc, nous travaillons plus généralement en phase d’exploitation. Afin d’améliorer leur productivité ou de gagner en efficacité, les industriels sous-traitent leur gestion environnementale via des contrats de sous-traitance ou des partenariats.

Quels sont les motifs les plus courants qui font qu’un industriel marocain s’adresse à vous ?

Ils sont multiples bien sûr ! Nous retrouvons des enjeux de respect de la réglementation environnementale, la nécessité de recourir à des expertises spécifiques, des motifs économiques motivant l’industriel à externaliser l’exploitation et la maintenance de ses commodités, des motifs d’accroissement d’activités et donc de recentrage de ses ressources (financières et humaines) vers son cœur de métier.

Notre expertise internationale et locale des métiers de l’environnement, associée à notre connaissance du monde de l’industrie, nous permet de mieux répondre aux besoins de nos clients.

Nous avons une expérience opérationnelle dans la plupart des secteurs industriels ainsi que des structures de recherche et d’innovation nous permettant d’appréhender toutes  problématiques, même les plus spécifiques.

Au niveau des entreprises que vous accompagnez, celles qui sont installées dans les zones industrielles sont-elles plus écoresponsables ?

La réglementation en termes de gestion des eaux industrielles ou bien de traitement des déchets au Maroc est aussi vertueuse qu’en Europe. Quelle que soit sa taille et son implantation, l’industriel est soumis à des règles similaires.

L’avantage d’une zone industrielle réside dans la proximité entre des industries d’un même secteur ou bien de secteurs complémentaires, permettant la mise en place de synergies (traitement des eaux, recyclage des déchets, mise en commun de structures de gestion des commodités). C’est assez récent mais Veolia développe depuis plusieurs années déjà des offres de mutualisation d’assets et le concept d’économie circulaire sur de nombreuses zones industrielles, notamment en Allemagne, aux Pays Bas ou bien encore en Chine.

Veolia a 150 ans d’expérience dans l’environnement, mais pourriez-vous revenir plus particulièrement sur son expérience Maroc ?

Au Maroc, Veolia est essentiellement perçu comme un acteur de services municipaux. Cela est normal car Veolia Maroc est présent au Maroc depuis 18 ans via les activités de gestion déléguée de REDAL et d’AMENDIS avec la gestion de la distribution d’électricité, d’eau et de l’assainissement liquide dans quatre grandes villes du Royaume que sont Rabat, Salé, Tanger et Tetouan. Veolia Maroc compte plus de 4.500 employés et un chiffre d’affaires de près de 7 milliards de dirhams. Nous avons aussi développé nos services de gestion des déchets municipaux et de transports entre 2008 et 2014.

La nouveauté est que, fort de notre référence de Renault Tanger et en accompagnement de la vision d’industrialisation du Royaume, Veolia souhaite désormais déployer au Maroc sa gamme de services dédiés aux industriels, comme c’est le cas dans le reste du monde où cette activité représente déjà près de 50% de son chiffre d’affaires.

Justement comment a évolué l’activité de Veolia Maroc depuis l’avènement du Plan d’Accélération industrielle ?

Il y a aujourd’hui une vraie dynamique industrielle au Maroc. Cette dynamique s’accompagne d’enjeux environnementaux importants pour le Royaume et pour les industriels.

Aussi bien les entreprises marocaines que les entreprises internationales au Maroc recherchent des solutions de gestion dans le domaine de l’eau, des déchets et de l’efficacité énergétique afin de minimiser leurs impacts environnementaux et de maximiser les aspects économiques et sociales. C’est tout l’enjeu de Veolia dans le monde et tout particulièrement au Maroc. Nous avons donc, il y a deux ans, lancé une nouvelle dynamique de développement et lié des partenariats étroits avec des entreprises locales. Nos activités de services opérationnels se structurent et nous allons notamment procéder à l’ouverture très prochainement d’une unité de traitement de déchets médicaux et pharmaceutiques. D’autres projets sont en cours afin d’accompagner cette dynamique d’industrialisation.

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