Chercheurs, enseignants et experts se sont réunis samedi à Oujda pour débattre des transformations induites par l’intelligence artificielle (IA) sur les modèles organisationnels, à l’occasion d’un colloque scientifique organisé par le Centre d’études et des recherches humaines et sociales d’Oujda (CERHSO).
Tenue en partenariat avec la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales et l’ENCG d’Oujda, la rencontre a permis d’explorer les implications de l’IA dans le fonctionnement des entreprises, des administrations et des institutions publiques. L’objectif, selon les organisateurs, est d’examiner les défis posés et les opportunités offertes par cette révolution technologique, en lien avec la transformation des pratiques et des structures organisationnelles.
Les intervenants ont rappelé que l’intelligence artificielle, moteur central de la quatrième révolution industrielle, redéfinit les schémas classiques de gestion. Ses applications touchent déjà plusieurs secteurs, de l’agriculture à l’assurance, en passant par l’industrie, la banque, les télécommunications et l’administration électronique.
Des bénéfices avérés, mais des inquiétudes persistantes
S’il est admis que l’IA améliore la performance, l’efficacité et la capacité de décision, les participants ont également mis en garde contre les risques liés à son déploiement rapide. Ils ont souligné les inquiétudes autour du remplacement de l’humain, des questions éthiques et des effets sociaux de cette automatisation croissante.
Dans ce contexte, les intervenants ont rappelé que le Maroc s’est engagé dès 2021, à travers l’adoption des recommandations de l’UNESCO sur l’éthique de l’intelligence artificielle, à bâtir un cadre respectueux des droits fondamentaux tout en développant un écosystème dédié à l’IA.
Des échanges pour anticiper les enjeux futurs
Dans sa déclaration à la MAP, Hicham Saber, coordonnateur de l’Unité des études économiques du CERHSO, a expliqué que cette rencontre s’inscrit dans une série d’événements annuels, et que le thème retenu cette année répond à l’importance croissante de l’IA dans les sphères économiques, juridiques et littéraires. « L’intelligence artificielle est aujourd’hui au centre des débats et des recherches académiques, et aucun secteur n’échappe à son influence et à ses implications », a-t-il précisé.
Il a ajouté que le colloque vise à formuler des recommandations concrètes pour anticiper les défis que devra relever le Maroc dans les années à venir, notamment dans les domaines économiques, sociaux et scientifiques.
Un enjeu stratégique pour les pays en développement
Pour Mourad Zenasni, enseignant à l’ENCG d’Oujda, l’IA est devenue un enjeu transversal. « Aujourd’hui, l’IA est omniprésente dans divers domaines, influençant l’économie, la société et même le secteur médical. Elle est également devenue une partie intégrante du paysage musical et culturel, ce qui souligne son influence croissante dans tous les secteurs », a-t-il déclaré.
Il a également insisté sur la dimension géopolitique de cette course à la technologie, dominée par trois blocs : les États-Unis, la Chine et l’Union européenne. Selon lui, les pays en développement doivent définir des stratégies claires s’ils veulent rester compétitifs et affirmer leur autonomie technologique.