La Chine consolide sa place dans la recherche pharmaceutique mondiale. Selon un rapport publié par le cabinet GlobalData, les laboratoires chinois sont à l’origine d’un médicament sur cinq actuellement en développement dans le monde, un niveau qui confirme leur progression rapide dans l’innovation médicale.
Avec cette part, la Chine distance largement les cinq principales économies européennes — France, Allemagne, Italie, Espagne et Royaume-Uni — qui cumulent ensemble seulement 11 % des projets de recherche en cours. Les États-Unis conservent toutefois leur position de leader mondial, avec 40 % des médicaments en développement.
Cette progression spectaculaire s’explique par une décennie de réformes réglementaires et politiques menées par Pékin pour stimuler l’innovation dans les secteurs pharmaceutique et des dispositifs médicaux. Ces changements ont permis l’émergence de nouveaux candidats-médicaments à un stade précoce et favorisé la multiplication des partenariats entre biotechs chinoises et laboratoires internationaux.
En 2024, les accords de licence entre entreprises biopharmaceutiques chinoises et américaines ont atteint un niveau record, en hausse de 280 % par rapport à 2020, selon les données du rapport. Parmi les opérations les plus marquantes figure l’accord de 5,2 milliards de dollars conclu entre AstraZeneca et CSPC Pharmaceuticals pour la recherche de traitements contre les maladies chroniques.
Ces nouvelles alliances reposent de plus en plus sur un modèle baptisé “NewCo”, dans lequel les droits d’exploitation sont transférés à une entité commune détenue par les partenaires et des investisseurs.
GlobalData indique que la valeur totale des transactions dans le secteur pharmaceutique chinois a bondi de 66 %, passant de 16,6 milliards de dollars en 2023 à 41,5 milliards en 2024, preuve du dynamisme d’un marché en pleine mutation.
Pour Gaffar Aga, analyste principal chez GlobalData, “cette dynamique reflète des années d’efforts réglementaires qui ont permis à la Chine de s’imposer comme une source crédible d’innovation pharmaceutique à l’échelle mondiale”. Son collègue George El-Helou estime pour sa part que la Chine “passe progressivement d’une stratégie d’imitation à un rôle d’innovateur global, redéfinissant le paysage mondial du développement pharmaceutique”.































