À quelques mois de l’entrée en vigueur de la taxe carbone sur le continent européen, le 1er Panel de la 2ème Édition du Forum International des Energies de l’Industrie a été consacré aux mesures à prendre pour faire face à celle-ci. À tour de rôle, les panélistes ont partagé leurs solutions pour mieux appréhender cette barrière non tarifaire.

Avec les objectifs d’atteindre 55% de réduction des émissions de CO2 en 2030 par rapport à 1990 et 100% en 2035, l’Union européenne a fixé l’entrée en vigueur de la Taxe carbone pour 2023. En tant que l’un des fournisseurs importants de l’Europe, en termes d’exportation de véhicules, le Maroc se doit de décarboner son industrie, afin que cette taxe ne soit pas un frein pour lui. Mais comment faire ? C’est cette problématique qui a été traitée lors du 1er Panel de la 2ème Édition du Forum International des Énergies de l’Industrie (FIEI). Celui-ci a été animé par Rachid El Bayed, Executive Director Head of Opreations at Masen, Ali El Harti, Président de la Fédération Nationale de l’Electricité, de l’Electronique et des Energies Renouvelables (FENELEC), Abdelmounim Eleulj, Président de la Fédération Nationale de l’Agroalimentaire (FENAGRI), Touria Sbiri, PDG SERP Recyclage, Présidente de la Fédération des Recycleurs Collecteurs et Chineurs, Younes Maamar, Senior Advisor Chariot Limited ainsi que les représentants de l’Association Marocaine pour l’Industrie et le Commerce Automobile (AMICA) et du Centre Régional d’Investissement (CRI) Fès-Meknès.

Taxe carbone, une opportunité pour l’industrie marocaine

Les panélistes à tour de rôle ont partagé leurs idées en rapport avec cette interrogation. Mais ceux-ci, de manière unanime, ont précisé que la taxe carbone doit être perçue comme une opportunité pour l’industrie marocaine. Pour l’AMICA le processus est déjà en marche, reste maintenant à accélérer la cadence. En effet, celle-ci a lancé un process lié à l’efficacité énergétique, incorporé automatiquement dans les business plans et les process de développement des entreprises. Sur le volet compétitivité, elle a également mis sur pied des ateliers témoins au niveau des instituts de formation sur les zones franches de Tanger et Kenitra. Même son de cloche du côté de la Fédération des Recycleurs Collecteurs et Chineurs. « Nous travaillons sur la gestion des déchets, le recyclage, le tri à la source, la revalorisation, ainsi que la réutilisation. C’est une manière aussi de décarboner chez l’industriel, qui ne lui coûte pas grande chose, parce qu’il s’agit de son produit. En effet, soit il est racheté, recyclé ou revalorisé. », a indiqué sa Présidente. Au niveau de Masen, la décarbonation est également vue comme une opportunité à plusieurs niveaux, qu’il soit question des acteurs opérant dans la production industrielle, l’ingénierie, l’intégration de solutions, l’énergie renouvelable, l’efficacité énergétique et même les acteurs publics.

Quant à la FENAGRI, pour elle aujourd’hui il serait inconcevable qu’une industrie ne prenne pas en compte cette opportunité de « décarbonation ». Elle a ajouté que c’est un levier de croissance qui va permettre d’avoir des éléments de compétitivité sur le marché international. Younes Maamar, Senior Advisor Chariot Limited, pour sa part, a rassuré que toutes les raisons présentées liées au déploiement du solaire sur la moyenne et basse tension sont des problèmes qui ont des solutions. Pour le CRI Fès-Meknès, cette thématique est également importante dans la mesure où la région est l’une des régions leaders et pionnières en termes d’efforts et d’insertion dans le cadre de la transition énergétique. Notons que la région est dotée d’un mixte énergétique assez riche et diversifié, en plus d’être un réservoir d’eau (niveau régional).

En dehors de l’aspect « Marketing et Communication » autour de la décarbonation, la FENELEC attire l’attention sur l’aspect formation. Selon son Président, il faut accélérer la mise à niveau des entreprises et des bureaux d’études, pour une maitrise de la décarbonation. Ainsi ceux-ci seront en mesure d’accompagner les industriels marocains qui feront le pas. Pour lui, il serait dommage que des européens viennent nous montrer comment mesurer notre empreinte carbone.

Au regard de ces informations livrées dans ce 1er Panel de la 2ème Édition du FIEI, on peut en déduire que le Maroc sera en mesure de tirer profit de la décarbonation. Ce qui exigerait des acteurs privés du secteur de poursuivre leurs efforts, sous le regard des autorités.

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