Les échanges du 1er Panel de la 2ème Édition du Forum International des Zones Industrielles qui se tient, ce 07 décembre 2022 à Casablanca, ont permis de faire l’état des lieux des zones industrielles existantes. Parmi les intervenants de ce panel figurent Khadija Tamda, CEO de Maroc Force emploi, Mohammed Baqqali, Directeur Chargé de la Gestion des Parcs d’expositions et Zones Industrielles de l’AMDIE, et Mounir Benyahya, Directeur des Parcs Industriels de la CFCIM.
Les Zones Industrielles durables perçues comme des accélérateurs de compétitivité industrielle étaient au cœur du débat de ce 1er Panel de la 2ème Édition du Forum International des Zones Industrielles, tenue ce 07 décembre à Casablanca. À tour de rôle, les intervenants ont partagé leurs avis relatifs à la thématique du panel. Pour le représentant de l’Agence Marocaine de Développement des Investissements et des Exportations (AMDIE), le foncier industriel est un facteur crucial dans la chaîne de valeur qu’ils espèrent à développer et à valoriser. « Il constitue un élément vital pour atteindre une réelle expansion. Le foncier a toujours posé de gros problème à l’investissement en général, nous espérons que ceci puisse se résoudre et se dissoudre avec le Plan national régi par la loi 102-21. En plus d’une réglementation en cours d’achèvement pour mettre fin aux pratiques bloquantes, le foncier industriel devrait répondre aux nouvelles normes d’exigence de durabilité. Cette durabilité est un facteur de compétitivité de plus en plus pressant. Dans un horizon moyen, il serait irrévocable d’où l’intérêt de cette rencontre pour converger nos réflexions vers des pistes prometteuses et réalisables. Le chantier de l’investissement englobe plusieurs aspects et facettes. Sa réussite implique la construction de la valeur sous une perspective de cocréation », a-t-il déclaré.
De son côté, la Chambre Française de Commerce et d’Industrie du Maroc (CFCIM) a présenté ses offres industrielles de manière globale aux acteurs présents lors de cette grand-messe qui leur est dédiée. Mounir Benyahya a profité de l’occasion pour expliquer la raison qui a amené le CFCIM à développer et aménager des ZI locatives. « Au niveau du CFCIM, nous sommes dans un partenariat qui nous lie au ministère de l’Industrie et du Commerce depuis maintenant une vingtaine d’années pour développer et aménager des zones industrielles locatives au Maroc. Tout est parti d’un constat, qui perdu toujours. Le constat est que les zones industrielles aménagées, avec du foncier disponible et accessible aux industriels, restent une denrée très rare parce qu’elles vont l’objet de spéculations assez importantes. Et les PME qui sont souvent sous-capitalisées n’arrivent pas à accéder à ces fonciers. C’est à partir de ce constat que nous avons essayé avec le ministère et les autorités de la région de Casablanca de développer un 1er parc industriel pilote à Bouskoura sur une surface de 29 ha pour développer le 1er parc industriel locatif du Maroc. », a-t-il expliqué. Notons qu’à ce jour, la Chambre dispose de 4 parcs industriels, pour une superficie de 141 ha.
Intervenant sur le volet du capital humain la CEO de Maroc Force emploi, Khadija Tamda, a plutôt lancé un cri de cœur. « J’aimerais vous parler à cœur ouvert d’une façon très claire et pragmatique » a-t-elle déclaré à l’entame de ses propos. Pour elle, une problématique qui risque de se poser dans les prochaines années à venir. Il s’agit d’une pénurie très importante en termes de ressources humaines ou de mains d’œuvre qualifiées. « C’est vrai qu’on parle de 40 000 et de 60 000 emplois entre le direct l’indirect. Mais y a-t-il des solutions au préalable qui ont été mises en place, avant même de parler de l’industrialisation ? Que ce soit dans le domaine industriel, aéronautique, automobile et autres. À titre d’exemple, en tant qu’acteur privé, nous avons participé dans le secteur agricole dans les régions d’Agadir, Berrechid et toute la région du bassin, où il n’y a pas d’habitants. Ce qui signifie que si l’on veut ramener des personnes d’une région dans ces zones, un problème de logement se pose. Face à cette problématique, je fais appel aux entreprises présentes aujourd’hui de réfléchir à des solutions, pour ces jeunes qui sont capables et mobiles géographiquement, mais qu’on n’arrive pas à loger. » a-t-elle déclaré.
Et d’ajouter « On parle d’industrialisation dans le domaine automobile, aéronautique, robotique, mais est-ce qu’on a pensé à la formation de ces jeunes ? Je veux parler des ouvriers et ouvrières qui sont en masse, en matière de demande d’emploi. Et toutes les régions du Maroc sont concernées sans exception. Ainsi, notre rôle ne se limite pas uniquement qu’à un seul acteur de l’intérim et du travail temporaire au Maroc. Raison pour laquelle je fais appel à tous les acteurs de l’intérim et du travail temporaire au Maroc, pour se joindre à nous, afin qu’ensemble nous mettions en place une politique claire et précise. L’objectif étant de préparer en amant une main-d’œuvre qualifiée qu’on pourra mettre à la disposition des investisseurs. »
Ont pris part également à ce panel, Chakir Bouatia, Directeur du Pôle Développement et Partenariats de MEDZ, et Othmane Amar, Directeur Général du Parc Industriel d’Ain Johra. Tous 2 ont présenté les offres industrielles de leurs entreprises respectives. Et pour Chakir Bouatia « La zone industrielle est un élément par rapport à un système général, qui prend en compte l’immobilier, le foncier, les ressources humaines de qualité, la connectivité logistique et le développement durable ».