Doux comme des agneaux depuis le début de la crise sanitaire à Coronavirus, l’Association des agences de voyages du Maroc (ANAVM), tout comme leurs confrères de la restauration hôtelière, a décidé de ne plus avaler la pilule.
Au Maroc, le Tourisme est un secteur vital pour l’économie, en 2019, les recettes touristiques avoisinaient les 80 MMDH. Mais depuis l’arrivée de la covid-19, l’ensemble des activités du secteur ont connu de profonds impacts. Les acteurs des agences de voyages n’ont pas échappé́ aux effets néfastes de la crise.
Après avoir supporté les différentes charges, pendant près de deux ans, sans aide et accompagnement des autorités, l’ANAVM estime qu’il est temps qu’on se souvienne d’elle, de peur de voir disparaître son gagne-pain. À cet effet les acteurs du secteur organisent un sit-in ce mardi 4 janvier, au siège du ministère du Tourisme à Rabat, pour faire entendre leur voix.
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« Depuis le 20 mars 2020, la crise nous a mis à l’arrêt. Mais nous avons continué de payer nos impôts et toutes charges qui nous incombent, sans accompagnement, sans jamais rechigner », fait savoir la présidente du Comité Communication de l’ANAVM, madame Rajae Ould Hmada, visiblement pas contente de la situation.
« Nous respectons les décisions du gouvernement, mais aujourd’hui notre activité est en danger avec la prolongation de la fermeture des frontières. Nos partenaires internationaux perdent confiance et optent pour des destinations comme l’Egypte, la Tunisie, au lieu du Maroc, car nous sommes les seuls, qui avons les frontières encore fermées » souligne Mme Rajae.
Si les opérateurs des agences de voyages sont autant remontés, c’est pour la simple et bonne raison qu’ils misaient sur les fêtes de fin d’année pour se redresser un tant soit peu la pente. Malheureusement du virus Corona avec sa nouvelle variante n’arrange pas du tout les affaires. « Toutes les réservations ont été annulées et certains de nos collègues pensent même à se réorienter vers d’autres secteurs d’activités », fait savoir à nouveau Mme Rajae, qui souhaitent une réouverture immédiate des frontières afin de soulager le Tourisme dans sa totalité.
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Outre leurs souhaits, les professionnels des agences de voyages ont aussi élaboré un plan de sauvetage constitué d’un ensemble de mesures indispensables à la survie de leur activité, qui rencontrait déjà des difficultés bien avant la pandémie de Covid-19. « Jusqu’à présent, aucune stratégie n’a été proposée, qui prenant en compte les particularités de notre activité, dans l’informel ».
Etant un pays au potentiel illimité et l’une des destinations méditerranéennes appréciées par plus d’un, le Maroc a réussi à faire de l’activité touristique l’un des fleurons de son économie (le tourisme contribue à 7% du PIB et à 20% aux exportations de biens et services, selon le volume n°4 de la « Revue Internationale des Sciences de Gestion », sur « L’impact de la Covid-19 sur le tourisme au Maroc ». Cependant, avec la crise sanitaire, l’industrie touristique a connu une chute très sévère, d’environ 65%, soit 2,2 milliards de touristes pour toutes les activités du domaine.
Hervée Mona