Dans sa perspective de souveraineté industrielle, le Maroc peut miser sur le e-learning à travers Coursera. C’est du moins la conviction du leader mondial du e-learning, dont le top-manager Jeff Maggioncalda multiplie visites et initiatives au Royaume.
Coursera, leader de la formation ouverte à distance, veut renforcer sa présence dans la région MENA et précisément au Maroc. A cet effet son président directeur général, Jeff Maggioncalda multiplie les actions dans le Royaume. Après avoir lancé « Skills for tomorrow competition » en partenariat avec l’université Hassan 2, et scellé des conventions avec des établissements, la plateforme prépare des opérations d’envergure impliquant les pouvoirs publics.
En effet, lors d’un récent passage au Maroc, le patron de Coursera n’a pas caché sa volonté d’apporter encore plus. Déjà, il se dit réjoui de la collaboration établie avec plusieurs universités et écoles supérieures marocaines. Ces dernières pouvant désormais, via Coursera, accéder aux formations disponibles ou développer les leurs. L’objectif étant, selon lui, « de développer un consortium d’Universités partageant des formations en forte adéquation avec le besoin des apprenants au Maroc ».
Coursera : le Maroc, 10% des apprenants MENA
D’autre part Jeff Maggioncalda a exalté l’engouement des apprenants marocains, estimés à un peu plus de 600 000 inscrits. Quasiment 10% du total que dénombre la plateforme dans la zone MENA. Qui plus est, Coursera annonce qu’au Maroc, ce chiffre aurait connu un bond de 38% d’une année à l’autre. Et parmi les parcours prisés par ces apprenants, on retrouve l’anglais, l’intelligence artificielle, et le Deep learning.
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Un atout pour les industriels
Aussi, face à la dynamique des apprenants et l’intérêt de l’Etat d’impulser le développement de compétence, Jeff et ses équipes proposent leur expérience. L’entreprise démarche pour offrir des formations dans les secteurs de pointe et d’expertise reconnus au Maroc. Ce sont notamment dans les domaines des énergies renouvelables du phosphate, de l’hydrogène vert, etc. à en croire Jeff Maggioncalda, des projets sont en cours dans ce sens avec le gouvernement et ses institutions telles que l’OCP, Masen, et d’autres. Par ailleurs, la plateforme Coursera invite particulièrement les industriels à s’approprier l’e-learning qu’il présente comme un catalyseur de performance opérationnelle. À cet effet, elle leur propose ses 275 partenaires universitaires et industriels.
Vaincre le décrochage
Pour ce faire, Coursera entend déployer ses technologies, et ses méthodes les plus récentes en la matière. Dans ce sens, Jeff Maggioncalda rassure contre le risque de décrochage très récurrent dans le domaine du e-learning. « Les expériences ont démontré que l’abandon en e-learnig est de 90% pour les formations gratuites. Mais cette tendance s’inverse lorsque quand on est sur des modules payants. », rassure-t-il.
Une décennie et des exploits
Créée en 2012 aux États-Unis, la plateforme compte à ce jour plus de 100 millions d’inscrits. Dans sa mission de fournir l’accès à un apprentissage de classe mondiale, elle associe environ 7 000 institutions partenaires. De plus elle propose quelques 5 200 cours, 3 300 projets guidés, 650 spécialisations, 115 certificats dont 32 professionnels, et plus de 35 diplômes. Alors qu’il existe de réelles tensions sur les budgets formation en ces temps de crise, Coursera se présente comme un réel allié pour les individus, les organisations et les États, dans le développement des compétences et de la compétitivité.
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N’goran Gethème YAO