IDM : Quel regard portez-vous sur le développement du secteur aéronautique au Maroc?
FA : Le Maroc a compris depuis déjà longtemps à quel point le secteur de l’industrie aéronautique est porteur d’avenir.
Il s’agit non seulement d’une filière de technologie de pointe, à haute valeur ajoutée, mais d’un secteur dont la croissance dans le monde est supérieure ou égale à 5% par an.
Cela veut dire que le transport aérien double tous les 20 ans ! Il faut donc construire de plus en plus d’appareils pour répondre à cette croissance et le Maroc l’a compris.
Il a su faciliter l’accueil de nombreuses entreprises de ce secteur et développer plus récemment une filière de formation professionnelle de qualité qui permet à présent d’avoir une main-d’œuvre très qualifiée.
Avec près de 10.000 emplois dans le secteur aéronautique, le Maroc est l’un des principaux pays d’Afrique à jouer un rôle dans la filière aéronautique mondiale.
IDM : Comment le Maroc pourra-t-il tirer profit des perspectives prometteuses de votre secteur sur le plan mondial ?
FA : C’est en poursuivant le soutien qu’il apporte à une formation professionnelle de qualité qu’il consolidera sa place dans ce secteur, grâce au réseau des équipementiers présents ou à venir.
Je rappelle que le Groupe Airbus est présent depuis de nombreuses années à Casablanca, par le biais de sa filiale Maroc Aviation.
C’est aussi en encourageant le développement des lignes aériennes, qu’elles soient opérées par des compagnies nationales ou pas, qu’il pourra tirer profit de cette croissance internationale.
Il faut souligner que l’Afrique, qui représente 15% de la population mondiale, ne compte que 5% de la flotte mondiale des avions civils. La croissance semble évidente si l’on s’en donne les moyens.
C’est enfin en faisant bénéficier la compagnie aérienne nationale d’une flotte performante, constituée d’avions modernes et plus économiques, qu’il pourra développer ce secteur sur son sol et, pourquoi pas, se positionner comme un véritable hub du trafic aérien vers le continent africain.
IDM : Quelles sont vos projections de commandes destinées aux entreprises aéronautiques installées au Maroc ?
FA : Airbus travaille depuis longtemps avec la quasi-totalité des entreprises aéronautiques présentes au Maroc.
L’an dernier, le chiffre d’affaires réalisé avec ces entreprises représentait déjà un peu plus de 1 milliard d’euros alors qu’il ne s’évaluait qu’à 800 millions il y a 5 ans ! L’augmentation des livraisons d’Airbus, année après année, ne peut que profiter au Maroc, d’autant que l’évolution du savoir-faire marocain permet aujourd’hui aux équipementiers de faire de l’assemblage de structures et de livrer vers l’Europe des tronçons déjà élaborés, ce qui permet d’accroitre la part de valeur ajoutée.
IDM : Pensez-vous que le Maroc pourra jouer le rôle d’un hub industriel pour l’Afrique en aéronautique ?
FA : Airbus est aujourd’hui le leader mondial de la construction aéronautique.
Plus notre activité et nos ventes augmentent, plus les sous-traitants marocains profitent de cette croissance, c’est mécanique.
Nous souhaitons naturellement que cette coopération se poursuive, mais nous souhaitons bien sûr aussi qu’elle s’amplifie par la présence renforcée d’avions Airbus sur les aéroports marocains…
IDM : Que comptez-vous faire pour booster vos ventes d’avion au Maghreb, en général, et au Maroc, en particulier ?
FA : Nous sommes en permanence en relation avec les compagnies aériennes du monde entier pour répondre à leurs besoins. Nous équipons déjà depuis les années 80 bon nombre d’opérateurs du Maghreb.
Une cinquantaine d’Airbus sont ainsi basés dans les trois pays du Maghreb et autant seront bientôt livrés.
Naturellement, nous souhaitons développer notre position au Maroc de manière à ce que la compagnie nationale soit une actrice essentielle du développement du transport aérien vers ou depuis l’Afrique.