Depuis son lancement, vendredi 14 janvier 2022, par le ministère de la Transition numérique et de la Réforme de l’Administration, Morocco Tech suscite un certain débat au sein de la communauté.
Morocco Tech est une initiative pour valoriser le secteur numérique. La marque est portée par le ministère chargé de la Transition numérique et de la Réforme de l’Administration, en étroite collaboration avec la Fédération des technologies de l’information, des télécommunications et de l’offshoring (Apebi) et en partenariat avec l’AMDIE ( Agence marocaine de développement des investissements et des exportations), l’ADD (Agence de développement du digital), la CGEM (Confédération générale des entreprises du Maroc- patronat), AUSIM (Association des utilisateurs des systèmes d’information au Maroc) et le Technopark. Dans un document qui nous est parvenu, Morocco Tech, en train de devenir une véritable institution, a dévoilé ses ambitions et annoncé les mesures et plan d’actions pour y arriver. Ainsi, des secteurs prioritaires ont été identifiés. Il s’agit de l’agritech, l’edtech, l’e-commerce, la fintech, le govtech, la healthtech, l’offshoring des services IT, voire tout ce qui a trait à l’Intelligence Artificielle (technologie transverse très puissante pour la promotion des écosystèmes). Justement, on nous apprend que des mesures inclusives sont prévues. Elles concernent notamment le renforcement de l’infrastructure, la formation des talents IT, l’élargissement du marché digital local, la multiplication des zones d’accélération numérique, le soutien à l’export, ainsi que l’accompagnement des entrepreneurs et investisseurs digitaux.
Capitaliser sur les acquis
Pour un pays où on dénombre près de 34 millions d’internautes marocains, avec un taux de pénétration de 93%, en hausse de plus de 17% par rapport à 2020, des acquis importants en termes de talents IT et d’entreprises digitales innovantes, des startups marocaines qui lèvent des fonds importants et exportent leurs services à travers le monde, n’est-ce pas le moment de concrétiser la vision de Morocco Tech ? Les autorités qui soutiennent l’initiative précisent qu’il s’agit d’un mouvement pour mobiliser, rassembler et accélérer la dynamique du digital made in Morocco. « Elle est destinée à l’ensemble des Marocains, qu’il s’agisse d’un jeune qui s’intéresse au codage, d’une startup digitale, d’une entreprise qui achète une solution digitale, ou encore d’une entité qui finance la tech… Tous les Marocains sont invités à apporter leur contribution ». Saloua Karkri, président de Inetum (ex-GFI), qui fut présidente de l’Apebi, s’est réjouie que maintenant qu’il y a un pilote dans l’avion, il peut enfin décoller. Elle a fait allusion au ministre de tutelle, qui est une professionnelle issue de l’écosystème. Saluant la nouvelle initiative et réfutant toute éventuelle polémique, elle a soutenu qu’il faudrait rendre à César ce qui revient à César, dans la mesure où le projet existait sous le mandat de Moulay Hafid Elalamy, dans la Stratégie 2020. Le Morocco Digital Act qui reposait sur un travail détaillé sur 9 secteurs, devrait aboutir à la signature d’un contrat-programme avec l’Etat, après l’Assemblée générale du mois de Juillet 2021. Aujourd’hui, s’il y a un reproche que fait Saloua Karkri, c’est que Morocco Tech a été lancée trop rapidement.
Par contre la tutelle soutient qu’il n’y a pas eu de précipitation. Dans le communiqué qui a été rendu public, il est signifié la volonté de s’inscrire dans une dynamique énergique et efficace. « Le numérique évolue très rapidement, notre objectif est donc de travailler de manière agile et évolutive, en étant à l’écoute des besoins et des évolutions de la communauté numérique marocaine, de laquelle nous recevons un feedback très précieux depuis le lancement de la marque. A l’image des process du monde digital, nous prenons en compte ce feedback pour être en perpétuelle amélioration et nous invitons d’ailleurs la communauté à continuer de nous envoyer ses idées et ses retours », y relève-t-on.
Un développement global et intégré
Par ailleurs, s’il est vrai que le rapport du Conseil économique, social et environnemental (CESE) révèle qu’il y a encore beaucoup à faire dans le secteur du numérique, il croit fortement dans le digital et a apporté des recommandations très importantes et essentielles pour booster l’économie digitale. Selon les observateurs, Morocco Tech prend son envol sur des acquis solides. D’après la bourse de Casablanca, l’indice du secteur Tech est l’une des deux meilleures performances boursières des sept dernières années. Aussi, ils notent que face à la pandémie à Covid-19, le Royaume doit beaucoup à sa résilience au digital.
S’accordant sur les défis importants qui restent à relever, les initiateurs de Morocco Tech sont conscients qu’il s’agit de travailler pour capitaliser sur les acquis et réaliser les objectifs fixés et s’inscrire dans la Vision Royale portée par SM le Roi Mohammed VI. Il s’agit notamment de réaliser un développement global et intégré permettant au Maroc d’occuper la place qui lui revient dans un monde transformé par la révolution numérique en cours, défendent-ils.
Quant au nom de domaine “moroccotech.ma”, il sera pas utiliser par cette initiative. “… nous n’avions pas l’intention de l’utiliser. Nous sommes en cours d’élaboration du futur site de la marque, qui sera hébergé au Maroc et aura une portée internationale et sur lequel nous communiquerons lors de son lancement.”, apprend-t-on.