Crise-des-batteries-en-Europe-Et-si-la-solution-venait-du-Maroc
Rachid Yazami, physico-chimiste marocain, à l'origine de l'invention de l'anode en graphite pour batteries lithium-ion

Face à la crise qui secoue l’industrie européenne des batteries pour véhicules électriques, Rachid Yazami, inventeur marocain de renom, souligne une réalité incontournable : le véritable espoir ne réside pas en Europe, mais au Maroc.

Alors que les géants du secteur, comme Northvolt, luttent pour leur survie sous la pression de la domination chinoise, Yazami met en lumière les atouts indéniables du Royaume, tels que ses ressources naturelles et sa main-d’œuvre compétitive. Dans un contexte où l’Union européenne se prépare à une révolution énergétique, le Maroc pourrait bien devenir un acteur clé sur la scène mondiale des technologies vertes.

Dans une récente déclaration pour Industrie du Maroc Magazine , Rachid Yazami a mis en lumière les défis majeurs auxquels fait face l’industrie européenne des batteries, exacerbés par la décision de l’Union européenne d’interdire la production de voitures thermiques d’ici 2035. Cette initiative représente un tournant décisif dans le secteur du transport, impactant non seulement les voitures particulières, mais aussi les autobus, les camions et tous les moyens de transport qui devront impérativement adopter des systèmes électriques.

Yazami a souligné les efforts d’entreprises européennes de premier plan, telles que Total Energies, Stellantis et Mercedes, qui unissent leurs forces pour développer des batteries adaptées aux exigences du marché. Cependant, il s’inquiète du fait que le coût des batteries représente entre 35 et 45 % du prix total d’une voiture électrique, une réalité qui soulève des questions sur la viabilité économique de cette industrie en Europe.

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Face aux difficultés rencontrées par Northvolt, autrefois perçue comme un leader potentiel, Yazami appelle l’Europe à tirer des leçons de cette crise. “Il ne faut pas confier l’industrie des batteries à des amateurs,” avertit-il. Selon lui, la production de batteries nécessite une expertise technique solide, un savoir-faire acquis au fil des décennies, que les entreprises européennes peinent à rattraper.

“Les Chinois bénéficient d’une expérience de plus de 20 ans dans ce domaine et sont capables de produire des batteries à des coûts significativement inférieurs,” explique Yazami. Il souligne aussi que, tandis qu’une batterie en Europe peut atteindre 300 dollars le kilowattheure, son équivalent en Chine ne coûte qu’environ 100 dollars.

Malgré ce tableau préoccupant, Yazami voit en le Maroc un potentiel prometteur. “Avec une main-d’œuvre moins coûteuse et des ressources comme le cobalt et le phosphate, le Maroc pourrait s’imposer comme un acteur clé dans l’industrie des batteries,” déclare-t-il. “Le coût de production des batteries fabriquées au Maroc pourrait rivaliser avec celui des batteries chinoises, attirant ainsi de nombreux investisseurs chinois vers notre pays.”

Ainsi, alors que l’Europe lutte pour s’imposer dans un marché de plus en plus dominé par la Chine, le Maroc se positionne comme un espoir tangible pour l’avenir de l’industrie des batteries, prêt à saisir les opportunités qui se présentent.

Rachid Mahmoudi 

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