Bassin de Tensift : entre sécheresse persistante et stratégies pour l’avenir

La succession des périodes de sécheresse au Maroc a profondément impacté les ressources en eau des bassins hydrauliques, notamment celui de Tensift. Alors que le Royaume enregistre une septième année consécutive de déficit hydrique en 2025, la situation reste préoccupante malgré les récentes précipitations.

Comme l’ensemble du pays, le bassin de Tensift subit les conséquences d’une sécheresse prolongée, affectant tant les ressources en surface que souterraines. Toutefois, les récentes pluies ont apporté un léger répit, permettant un apport supplémentaire de 12,76 millions de m³ d’eau dans les barrages. Ainsi, au 10 mars, leur volume de stockage a atteint 116,68 millions de m³, représentant un taux de remplissage de 50,6 %.

Parmi les infrastructures ayant bénéficié de cette amélioration figurent le barrage Yaâcoub El Mansour, dont le taux de remplissage a progressé à 55,8 % grâce à un apport de 1,6 million de m³, et le barrage Abou El Abbas Essebti, qui affiche désormais un taux de 62,3 % après un gain de 0,2 million de m³. Malgré ces évolutions, les réserves restent insuffisantes pour couvrir l’ensemble des besoins de la région.

Des projets d’envergure pour sécuriser l’approvisionnement

Face à ce défi, un ensemble de mesures a été mis en place dans le cadre du Plan directeur d’aménagement intégré des ressources en eau. Parmi les projets clés figurent :

  • Le dessalement de l’eau de mer : Une station à Safi fournira 80 millions de m³ par an pour sécuriser l’approvisionnement du Grand Marrakech, tandis qu’une autre, à Essaouira, produira 13 millions de m³.
  • La construction de nouveaux barrages : Plusieurs infrastructures sont en cours de réalisation, dont les barrages de Boulaouane (66 millions de m³), Aït Ziat (185 millions de m³) et Tassa Ouirgane (3 millions de m³).
  • L’extension des capacités existantes : Le rehaussement des barrages Abou El Abbas Essebti (83 millions de m³) et Moulay Abdelrahman (105 millions de m³) permettra d’augmenter les réserves.
  • Le renforcement de la solidarité inter-bassins : Un transfert annuel de 272 millions de m³ est prévu pour irriguer les terres agricoles d’Al Haouz et stabiliser le niveau de la nappe phréatique.

Une demande en forte croissance à l’horizon 2050

Les projections montrent une hausse significative de la demande en eau dans les bassins de Tensift, Akssoub et Igouzoulen, en raison du développement des secteurs agricole et industriel. D’ici 2050, la consommation totale devrait atteindre 2.615 millions de m³ par an, contre 2.267 millions de m³ actuellement.

Pour anticiper cette évolution, des études sont en cours afin de construire de nouveaux barrages de petite taille et de renforcer la recharge artificielle des nappes phréatiques. Ces efforts s’inscrivent dans une stratégie nationale visant à garantir la pérennité des ressources hydriques face aux défis du changement climatique.

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