BOURSE – Avec l’inquiétude des investisseurs face à l’extension de l’épidémie hors de Chine, les marchés boursiers dévissent. Le 24 février 2020, le Dow Jones, l’indice de la Bourse de New York, a enregistré sa pire séance depuis plus de deux ans.
La Bourse de New York a plongé le 24 février 2020 sur fond d’accélération du rythme de propagation du coronavirus, les investisseurs s’inquiétant sérieusement des conséquences de l’épidémie sur l’économie mondiale.
Le Dow Jones Industrial Average est tombé de 3,56 %, à 27 960,80 points. L’indice vedette de la place new-yorkaise a enregistré sa pire séance en plus de deux ans et s’affiche désormais en recul par rapport à son niveau du début de l’année.
Le Nasdaq, à forte coloration technologique, a lui reculé de 3,71 %, à 9 221,28 points et le S & P 500, qui représente les 500 plus grandes entreprises de Wall Street, a abandonné 3,35 %, à 3 225,89 points. Les deux indices n’avaient plus connu pareille dégringolade depuis octobre 2018.
Vent de panique
Sur la place new-yorkaise, comme sur l’ensemble des marchés financiers mondiaux, un vent de panique a soufflé après l’augmentation du nombre de cas de contaminations liées au coronavirus dans des pays comme la Corée du Sud, l’Iran ou l’Italie.
« À chaque épidémie, le marché s’intéresse à sa durée et à sa direction », souligne Quincy Krosby de Prudential. « Ce qui a retenu l’attention du marché depuis le week-end, c’est que le virus se propage, qu’il migre », poursuit-elle.
Dans ce contexte, les courtiers ont cherché à éviter le risque que représentent les actions, pour se rediriger vers des actifs réputés plus sûrs comme les obligations ou l’or.
« La question qui se pose désormais c’est de savoir quel sera l’effet sur la croissance mondiale si cela continue et quel sera l’effet sur les bénéfices des entreprises », explique Krosby. « Au bout du compte, on en revient toujours au bénéfice des entreprises », précise-t-elle.
Les compagnies aériennes en chute
Directement concernées par les conséquences de l’épidémie, qui menace les vols internationaux, les grandes compagnies aériennes américaines ont peiné : Delta s’est enfoncé de 6,3 %, American Airlines de 8,5 % et United Airlines de 3,3 %.
Apple, qui fabrique et écoule une grande partie de ses iPhones en Chine, a vu son titre perdre 4,8 %. Le secteur des semi-conducteurs a reculé, Nvidia cédant 7,1 %, Micron perdant 3,5 % et Texas Instruments lâchant 5,5 %.
Plusieurs entreprises du secteur de l’énergie, comme Chevron (-4,0 %) et ExxonMobil (-4,7 %), ont également souffert, tout comme certaines valeurs technologiques, dont les géants Facebook (-4,5 %) et Microsoft (-4,3 %). Les croisiéristes Carnival (-9,5 %), Norwegian Cruise (-9,3 %) et Royal Caribbean (9,0 %) ont fait partie des valeurs accusant les plus lourdes pertes lundi.
Impact incertain
Interrogé sur la chaîne d’informations financières CNBC, le milliardaire américain Warren Buffett n’a toutefois pas manifesté trop d’inquiétude sur l’impact à long terme du coronavirus. « Je ne pense pas que ça devrait affecter ce qui se passe sur le marché des actions mais, pour le genre humain, cela fait peur lorsqu’il y a une pandémie », a concédé Buffett.
« Nous achetons des entreprises pour 20 ou 30 ans. Nous les achetons intégralement ou en partie… et nous estimons que les perspectives à 20 ou 30 ans ne seront pas modifiées par le coronavirus », a également affirmé le patron de la holding Berkshire Hathaway.
L’économiste de la Maison Blanche, Tomas Philipson, a, lui, souligné que « les perturbations causées par l’épidémie du coronavirus en Chine auront un effet sur l’économie américaine mais l’ampleur de cet impact reste incertain ».