La région de Dakhla, est devenue un symbole de réussite dans le développement de l’économie bleue. Grâce à une politique volontariste et à des investissements massifs, cette région a su transformer ses ressources halieutiques en un moteur de croissance économique et sociale. Cependant, ce modèle est aujourd’hui confronté à des défis majeurs, notamment le changement climatique et la surpêche, qui menacent sa durabilité.

Un écosystème halieutique florissant
Dakhla, avec ses 1 100 kilomètres de côtes et ses ressources halieutiques abondantes, a attiré des investissements publics et privés estimés à 4 milliards de dirhams. La région compte désormais 32 navires RSW, 40 unités industrielles et génère plus de 3 milliards de dirhams de valeur ajoutée annuelle. Cette dynamique a permis de créer 14 000 emplois directs et de transformer Dakhla en un hub industriel et logistique d’envergure.

Les défis du changement climatique
Le changement climatique représente une menace sérieuse pour l’économie bleue de Dakhla. La hausse des températures marines et l’élévation du niveau de la mer modifient les écosystèmes marins, affectant la migration des espèces halieutiques. Selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, la température moyenne au Maroc a augmenté de 1 à 2°C entre 1901 et 2012, avec une accélération notable depuis 1990. Ces changements impactent directement les pratiques de pêche traditionnelles et mettent en péril la durabilité des ressources.

La surpêche et la pêche illégale
La surpêche et la pêche illicite, non déclarée et non réglementée constituent une autre menace pour les ressources halieutiques marocaines. La région atlantique, qui représente 78% des captures nationales, est particulièrement touchée. La surexploitation des espèces comme la sardine, le poulpe et le merlu a entraîné une réduction alarmante de la biodiversité marine. Le Plan Halieutis, lancé en 2009, visait à instaurer une gestion durable des ressources marines, mais son efficacité est limitée par la persistance de la pêche illégale.

Des solutions pour une économie bleue durable
Pour relever ces défis, le rapport de l’IMIS propose plusieurs recommandations, notamment le renforcement de la collaboration entre les acteurs publics et privés, la promotion de l’innovation technologique et l’adaptation des politiques locales. La mise en place de dispositifs de protection sociale, comme des filets de sécurité et des programmes de requalification professionnelle, est également essentielle pour accompagner les populations locales dans cette transition.

L’économie bleue de Dakhla est un modèle de développement qui a su allier croissance économique, inclusion sociale et durabilité environnementale. Cependant, face aux défis du changement climatique et de la surpêche, il est impératif de renforcer les efforts pour préserver cette réussite. En mobilisant tous les acteurs concernés, le Maroc peut continuer à faire de Dakhla un exemple à suivre pour les autres régions africaines et au-delà.

Rachid Mahmoudi 

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