Le 3ème panel du Forum international des énergies de l’industrie (FIEI) a mis face à face énergéticiens et industriels. Les deux parties sont reparties certainement très satisfaites au bout des échanges.
Deux messages ont été distinctivement entendus à la suite de ce 3ème panel qui avait pour thème: “Quel mix-énergétique optimal pour des entreprises en quête de compétitivité”. « Nous avons besoin des professionnels pour nous accompagner » ont clamé les industriels. « Vous pouvez compter sur nous, nous avons des solutions », ont répondu les énergéticiens.
En effet ce panel a été des plus pragmatiques. Les intervenants ayant touché du doigt les préoccupations même des acteurs. Du côté des industriels, trois acteurs majeurs sur le plateau. Ce sont : Khalid SEMMAOUI le vice-président de la Fédération nationale de l’électronique et de l’électricité ; Karim Cheickh, président du Groupement des industries marocaines de l’aéronautique et du spatial (GIMAS) et Hamid Felloun, directeur de la Fédération nationale de de l’Agroalimentaire.
Le cri de cœur des industriels
Pour Khalid Semmaoui, vice-président de la Fédération nationale de l’électronique et de l’électricité (FENELEC), le contexte actuel donne au Maroc « une raison supplémentaire de faire du renouvelable ». Le disant, il a évoqué le fait que dans les débuts le Maroc s’était engagé délibérément sur cette voix. Un choix devenu plus que judicieux. Cela dit sur le volet de la facture énergétique, l’homme s’est voulu le chantre de l’efficacité énergétique. « Le retour sur investissement du solaire est beaucoup plus long que les pratiques d’efficacité énergétiques » a-t-il martelé. Dans cette veine il a exhorté les industriels « basse et moyenne tension » à qui la loi ne permet pas pour le moment l’approvisionnement sur le réseau à faire sienne cette pratique comme alternative à la réduction de leur facture énergétique.
Karim Cheikh, président du Groupement des industries marocaines de l’aéronautique et du spatial (GIMAS), a souligné que l’aéronautique « a eu très tôt l’oreille qui siffle ». Et pour cause, les demandes pressantes des donneurs d’ordre sur la question de l’efficacité énergétique et de la décarbonation. Pour y répondre « nous avons une commission dédiée car c’est un sujet stratégique pour l’aéronautique », indique-t-il. Puis de rajouter « nous avons besoin de réduire notre facture énergétique par des moyens durables et viables ». Pour ce faire, il a lancé un appel au nom de ses pairs aux professionnels de l’énergie.
Appel réitéré par Hamid Felloun, directeur de la Fédération nationale de de l’Agro-alimentaire (FENAGRI). Il a souligné que son secteur « représente environ 30% de la consommation énergétique ». Par conséquent, lui et ses pairs mesurent pleinement l’alternative que représentent l’efficacité et le mix énergétique. Et comme son prédécesseur il a insisté sur le réel besoin des entreprises agroalimentaires en matière d’appui technique par les professionnels de l’énergie.
Réponse rassurante des professionnels de l’énergie
Un cri de cœur auquel les deux professionnels de l’énergie présents sur le plateau ont apporté une réponse rassurante. En l’occurrence Qair, un acteur mondial présent dans 16 pays et qui développe des solutions de production d’électricité verte. Ce dernier implanté au Maroc depuis 2009 accompagne les industriels locaux dans leur projet d’optimisation. « nos solutions peuvent réduire de 5% la facture énergétique et couvrir jusqu’à 25% de votre production énergétique », a indiqué Wahba Zniber, Country Manager de la filiale marocaine. Citant à titre d’exemple de leur expertise la centrale solaire de Nestlé Maroc. Nawfal El Fadil le directeur général d’EDF Maroc a abordé dans le même sens. Il a illustré le potentiel du Maroc en énergie renouvelable par un business case d’une industrie textile locale.
Concluant, il a rassuré les industriels en ces termes : « la décarbonation est bien plus une opportunité qu’une menace ». Ce qu’a d’ailleurs confirmé Imane Zaoui la directrice générale de Nestlé Maroc dont l’entreprise multiplie ces dernières années les initiatives dans le sens du vert. Des initiatives qui s’intéressent même à l’alimentation des vaches et au recyclage du fumier. pour « atteindre 100% d’énergie renouvelable d’ici 2025 » a-t-elle signifié.
« 65% de consommation d’électricité et 365 tonnes de CO2 évitées chaque année »
Le directeur technique d’ALSOLEN, Nadim EL Mourchid, et le Managing Director Capgemini Maroc Idriss Elasri, intervenant à distance ont également apporté leur grain de sel à la richesse de ce panel. Le premier a developpé sur l’expertise de sa structure dans l’identification, la captation et la transformation de « la chaleur fatale » des industries. Les deux solutions proposées dans ce sens permettant « 65% de consommation d’électricité et 365 tonnes de CO2 évitées chaque année ». Pour le second, il est clair que « la réduction de carbone créera d’ici 2030 de la valeur ajoutée et des millions d’emplois ». Aussi a-t-il préconisé d’investir massivement dans la R&D concernant ce domaine.
Au terme de ce panel, il est ressorti que toutes les conditions sont réunies pour une production industrielle décarbonée. Ce qui devrait accélérer l’avènement du Maroc inclusif, prospère et durable, tel envisagé par le Nouveau modèle de développement.