Lancé par le secrétaire d’État en charge de l’Investissement Othmane El Ferdaous, #digitalfikra est un appel à contribution à la e-communauté l’invitant à partager ses idées pour accompagner l’écosystème startup au Maroc et les relations de l’Agence avec les innovateurs.

Ainsi, “Digitalfikra” est une initiative digitale destinée à alimenter la feuille de route de l’Agence du Développement Digital, grâce à laquelle le ministère a pu récolter quelque 182 participations et pas moins de 650 idées.

Pour rappel, la Chambre des Représentants a adopté en août dernier à l’unanimité le projet de loi n°61-16 instituant cette agence. Celle-ci a pour mission d’accélérer la transformation numérique de l’économie nationale. Elle se chargera de mettre en place des approches intégrées dans le domaine du développement numérique au Maroc, de mettre en œuvre les stratégies de L’État en la matière et de promouvoir la diffusion d’outils numériques.

En marge de cette initiative , Othmane El Ferdaous a récemment publié la contribution d’un jeune homme dénommé Youssef Bouhamidi qui a formulé ses recommandations pour le Maroc en matière d’Intelligence Artificielle et Big Data comme suit :

“Le Maroc doit adopter une approche unique en ce qui concerne sa stratégie nationale d’Intelligence Artificielle (IA) en se concentrant sur la manière dont notre pays peut tirer parti de l’IA non seulement pour la croissance économique, mais également pour l’inclusion sociale.

A mon avis, sa stratégie, en conséquence, doit viser à :

1) Améliorer et doter les marocains des compétences nécessaires pour trouver des emplois de qualité ;

2) Investir dans la recherche et les secteurs susceptibles de maximiser la croissance économique et l’impact social ;

3) Adapter les solutions d’IA fabriquées au Maroc au reste des pays en développement.

Dans ce cadre, j’encourage le gouvernement à investir dans la recherche scientifique appliquée, encourager la reconversion des compétences et la formation, accélérer l’adoption de l’IA dans toute la chaîne de valeur et promouvoir l’éthique, la confidentialité et la sécurité.

Je recommande donc une stratégie intégrée à deux niveaux visant à stimuler la recherche sur l’IA. Premièrement, les nouveaux centres d’excellence en recherche sur l’intelligence artificielle se concentreront sur la recherche fondamentale. Deuxièmement, ils serviront de fournisseurs de technologie pour les centres internationaux pour l’IA transformationnelle, qui se concentreront sur la création d’applications basées sur l’IA dans des domaines d’importance sociétale.

En effet, au regard de la structure et le potentiel économique du Maroc, des secteurs comme l’industrie, la santé, l’agriculture, l’éducation, les villes et la mobilité intelligents sont prioritaires et bénéficieront le plus socialement à l’application de l’IA.

Dans le cas de l’industrie qui constitue mon cœur de compétence, je recommande de se concentrer sur 2 cas d’usages très importants ; « la maintenance prédictive » et « la gestion intelligente de la chaine d’approvisionnement et de la logistique ».

1) La maintenance prédictive : En effet, au regard du parc machine avec une moyenne d’âge assez élevée, la maintenance prédictive est devenue un cas d’utilisation très recherché par les fabricants qui souhaitent améliorer leur rendement et migrer vers l’industrie 4.0. Au lieu d’effectuer la maintenance selon un calendrier prédéterminé, la maintenance prédictive utilise des algorithmes pour prédire la prochaine panne d’un composant / machine / système.

2) La gestion intelligente de la supply chain et de la logistique : En ce qui concerne la gestion de la chaine d’approvisionnement et de la logistique, et considérant les couts qu’elle engendre pour les industriels notamment dans des pays en voie de développement, l’utilisation d’algorithmes d’intelligence artificielle pour optimiser la chaîne logistique des opérations de fabrication et de transport peut les aider à mieux répondre aux évolutions du marché et à les anticiper.

Pour construire des estimations de la demande du marché, un algorithme peut prendre en compte des modèles de demande classés par date, lieu, attributs socio-économiques, comportement macroéconomique, statut politique, modèles météorologiques, etc.

C’est une innovation pour les fabricants qui peuvent utiliser ces informations pour optimiser le contrôle des stocks, les effectifs, la consommation d’énergie, les matières premières et prendre de meilleures décisions financières en ce qui concerne la stratégie de la société.

Finalement, Je recommande de mettre en place un consortium de conseils d’éthique, d’élaborer des directives sectorielles sur la confidentialité, la sécurité et l’éthique, de créer un marché national de l’IA pour accroître la découverte du marché et réduire le temps et les coûts liés à la collecte de données. Des initiatives visant à aider l’ensemble de la main-d’œuvre à acquérir des compétences.

Sur le plan stratégique, le Maroc doit se positionner à terme comme un « garage d’IA », ce qui signifie que si une entreprise peut déployer une IA au Maroc, elle sera alors applicable au reste des pays en voie de développement.”

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