Une plus grande production avec le moins d’impacts écologiques, c’est ce que devraient permettre les DLE, nouvelles technologies d’extraction de lithium, sauf que ….
La production mondiale de lithium pourrait connaître une spectaculaire évolution grâce à de nouvelles technologies d’extraction du métal. Lesquelles technologies d’ailleurs, permettraient de donner un coup d’accélérateur à la mobilité électrique. et partant, à la neutralité carbone.
En effet, baptisées « Direct Lithium Extraction » (DLE), ces technologies « extraient le métal blanc de la saumure à l’aide de filtres, de membranes, de billes de céramique ou d’autres équipements qui peuvent généralement être logés dans un petit entrepôt », indique un article de Reuters sur le sujet. Considérées comme moins coûteuses et plus écologiques que les techniques employées jusque-là, elles sont très en vogue. Aux Etats-unis, en Russie, comme en Chine, l’industrie du Lithium ne jure que par ces technologies. Selon la source, « Les constructeurs automobiles, les sociétés minières et les investisseurs du monde entier investissent des millions de dollars dans les entreprises de DLE, pariant qu’elles pourront fournir la majeure partie du lithium nécessaire pour alimenter la révolution des véhicules électriques.
Une “énorme opportunité” pour les Etats-Unis
Mais aux Etats-Unis, l’enthousiasme pour le DLE est beaucoup plus grand. L’administration américaine la considérant comme une alternative pour accélérer la décarbonation de son économie. Surtout que les réserves de Saumure ne concentrent pas moins de 70% des gisements de lithium du pays. Si bien que Rio Tinto, General Motors et même le ministère de l’Énergie investissent massivement dans les DLE. Cela montre combien le « Clean Energy Revolution » (le plan de décarbonation américain) est en jeu. Un fait corroboré par les sorties récentes de la ministre américaine à l’Energie Jennifer Granholm. « C’est un tel changement de jeu. Il y a d’énormes opportunités », a-t-elle déclaré lors d’une conférence sur l’énergie le mois dernier à propos de la DLE. Son ministère a d’ailleurs accordé une subvention de 15 M$ à Berkshire Hathaway de Warren Buffet pour tester la technologie DLE dans la mer de Salton en Californie.
Un bémol pourtant…
En revanche, deux grands défis se posent à cette technologie. Le premier est de prouver que ces technologies fonctionnent à l’échelle commerciale. A ce jour, aucune des technologies DLE existantes n’a pas fait preuve de résultats probants. Si bien que certains acteurs, et non des moindres, mettent en doute son efficacité. Au nombre de ces critiques, le vendeur à découvert Hinderburg Research, auteur d’un Rapport de 59 pages à charge. « La DLE est l’une de ces technologies qui n’a été qu’un espoir et une prière », a affirmé son fondateur Nathan Anderson de Hindenburg. Un scepticisme partagé par d’autres érudits du domaine. Comme par exemple Brent Wilson, fondateurs de Galvanic qui tance les lobbyistes de la DLE et se dit « sceptique jusqu’à preuve du contraire ».
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Le deuxième défi qui se pose aux technologies DLE c’est qu’elles sont “hydrovore“. Effectivement la la grande consommation d’eau est problématique pour une technologie sensée être verte. A titre d’exemple, General Motors Co (GM.N) compte pour fournir une “quantité appréciable” de son lithium provenant de la utilise 10 tonnes d’eau pour chaque tonne de lithium produite. Et quand bien même des pistes pour éviter l’utilisation de l’eau potable sont envisagées, elles demeurent pour l’heure assez floues.
En somme, les technologies DLE constituent un réel levier de durabilité, une lueur pour un monde Green. Cela dit, bien d’obstacles restent à lever sur la voie de la transformation de ces possibilités en des réalités.
Frère John