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Les Nations Unies ont plaidé lundi en faveur d’une réforme urgente et globale de l’architecture financière mondiale pour imprimer une nouvelle dynamique aux objectifs de développement durable.

S’adressant à une réunion de haut niveau de l’Assemblée générale de l’ONU sur la viabilité de la dette, tenue dans le cadre de la Semaine de la durabilité (15-19 avril), le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres a souligné la nécessité de revoir le système financier mondial, notamment “quant à la manière d’aborder l’allègement de la dette au nom des milliards de citoyens vivant dans les pays en développement”.

“Aucun exemple de l’échec de l’architecture financière internationale n’est plus flagrant que sa gestion de la dette. Les quatre dernières années n’ont été rien de moins qu’un désastre pour la dette”, a-t-il déclaré, relevant que le fardeau du service de la dette extérieure laisse à de nombreux pays peu de moyens d’investir dans les services bénéficiant à leur propre population.

Selon les chiffres des Nations Unies, en 2023, la dette publique mondiale a atteint 313.000 milliards de dollars, la situation étant particulièrement alarmante dans les économies en développement.

Plus d’un cinquième des recettes fiscales de 25 pays en développement ont été consacrées au service de la dette extérieure, tandis que les coûts d’emprunt extrêmement élevés ont conduit des pays comptant au total quelque 3,3 milliards d’habitants – soit environ 40 % de la population mondiale – à dépenser davantage en paiements d’intérêts qu’en initiatives dans les domaines de la santé ou de l’éducation, selon l’ONU.

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“Au lieu d’un filet de sécurité, les pays en développement sont confrontés à un système obsolète, dysfonctionnel et injuste qui ne répond pas à leurs besoins”, a regretté le haut responsable onusien.

Convoqué par le président de l’Assemblée générale, Dennis Francis, le débat sur la viabilité de la dette et l’égalité socio-économique pour tous a marqué la première discussion de haut niveau dans le cadre de la toute première semaine de la durabilité organisée par l’ONU.

Abondant dans le même sens, M. Francis a mis l’accent sur l’aggravation des inégalités entre les pays riches et les pays pauvres.

“D’ici à 2030, on estime que 600 millions de personnes resteront appauvries, ce qui témoigne de la lenteur des ‘progrès’ qui sont loin d’atteindre nos objectifs de développement durable”, a-t-il déclaré, notant que 10% de la population mondiale possède 76% de la richesse mondiale.

“Et si le monde est en passe de voir son premier trillionnaire d’ici 2030, il faudra encore 229 ans pour éradiquer la pauvreté”, a-t-il ajouté, notant qu’il est clair que le fossé entre le Nord riche et le Sud en développement se creuse, limitant de plus en plus les chances de vie des personnes qui y vivent.

M. Francis a en outre souligné l’impact de ces disparités sur les jeunes, les femmes, les personnes handicapées et les habitants des zones rurales.

“Si rien n’est fait pour remédier à cette situation, ils seront littéralement laissés pour compte, privés des fruits du développement et ignorés. Il est clair que cela n’est ni acceptable ni durable”, a-t-il averti.

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