Conscientes du manque sérieux d’eau dans le Royaume en raison de son climat semi-aride, les autorités marocaines ont accordé une place importante au traitement des eaux usées, comme l’une des solutions face à cette réalité hydrique. Ainsi, depuis le lancement du Programme National d’Assainissement liquide (PNA), ce sont 153 stations de traitement des eaux qui ont été réalisées.

 Le recyclage des eaux usées occupe une place prépondérante dans la politique de l’eau du Royaume. En effet, face à la pénurie d’eau liée au stress hydrique, les autorités se sont tournées vers le traitement des eaux déjà utilisées. À cette cause s’ajoute également l’incitation de l’État à l’agriculture, qui dans la pratique sollicite d’énormes quantités d’eau. Ainsi, en dehors d’être très utiles au secteur agricole en irriguant les cultures, ces eaux servent pour les espaces verts, la lutte contre les incendies, le lavage des voiries, les besoins industriels ou la recharge des nappes phréatiques. Ce qui montre que le traitement de ces eaux est d’une nécessité stratégique.

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En termes de chiffres, selon le registre de la réutilisation des eaux usées traitées, quelque 45 millions de m3 d’eaux ont été mobilisés, avec 23 millions de mutilisés pour l’irrigation des parcours de golf, des espaces verts et des besoins industriels, dans le cadre de la stratégie nationale de l’eau 2009-2020. Aussi, dans le but de réaliser 89 projets pour le réemploi d’environ 100 millions de m3 par an de ces eaux, le Programme national d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation 2020 – 2027 a mis l’accent sur leur recyclage.

 Le PNA, un Programme destiné à équiper 330 villes et centres urbains

Le Programme National d’Assainissement liquide et d’épuration des eaux usées (PNA) a été lancé en 2005 par le secrétariat d’État chargé du Développement durable, le ministère de l’Intérieur et celui de l’Économie et des Finances. Il s’agit d’un Programme consistant en réhabilitation et l’extension du réseau, le branchement et le renforcement du réseau pluvial, ainsi qu’à la réalisation des stations d’épuration, pour équiper 330 villes et centres urbains avec un total de plus de 10 millions d’habitants. Fixant les objectifs spécifiques pour l’horizon 2020 et 2030, le PNA jusqu’en 2020 avait un coût global d’investissement de l’ordre de 50 milliards de dirhams (MMDH). Ses principaux impacts sont l’amélioration des conditions sanitaires dans les communes concernées et des bassins hydrauliques, sans oublier ses retombées dans les secteurs du tourisme et du BTP.

56% des eaux usées traitées en 2020

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À en croire le ministre délégué auprès du ministre de l’Intérieur, Noureddine Boutayeb, les investissements réalisés dans le cadre du Programme ont permis d’améliorer les indicateurs en la matière dans les zones urbaines avec un taux de raccordement de 76% en 2018, et de 82% l’an dernier, contre 70% en 2006, soit un taux de réalisation de 102% des objectifs programmés. S’agissant du taux de traitement des eaux, il s’est élevé à 56% en 2020 en comparaison avec 7% en 2006, soit l’équivalent de 94% des objectifs fixés.

En ce qui concerne le financement PNA, 50% proviennent de l’État et 50% des opérateurs. À cet effet, un compte d’affectation spéciale, dénommé Fonds national d’assainissement liquide et d’épuration des eaux usées (FALEEU), a mis en place par les autorités. Comme bilan à ce jour, ce sont 153 stations de traitement des eaux usées d’une capacité de 3,38 millions de m3 qui ont été réalisées.

M.F

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