IDM : Le Maroc a-t-il les moyens nécessaires pour développer le fast fashion?
F.G. : Le Maroc avait l’habitude de travailler en sous-traitance avec le marché du textile européen, par exemple, la France, qui fut le plus grand fournisseur du Maroc dans le secteur.
Mais après que la plupart des partenaires se sont tournés vers une production asiatique, le Maroc a bien su se faire une place dans ce nouveau domaine qui est le Fast Fashion .
Et plusieurs facteurs ont été d’une grande aide à ce développement lucratif, comme la proximité avec le leader ibérique du secteur, avec ses marques (ZARA, MASSIMO DUTTI….etc).
Sans oublier la compétence des industriels marocains, aussi sur le plan commercial, que sur le plan savoir-faire.
Ces derniers ont bien su gérer la demande et répondre aux besoins de la clientèle avec des délais très courts, et avec un sourcing plus au moins correct, qui est en train de se positionner à son tour sur le marché. Cette compétence et ce progrès dans ce domaine que j’aime bien appelé, « LA LOGISTIQUE VESTIMENTAIRE », se traduit en chiffres par l’importance des exportations, et le rapatriement des fonds en devise par des milliards de dirhams, et aussi la création d’un nombre très important d’emplois.
IDM : Côté rapport qualité-prix, le secteur peut-il se prévaloir d’être compétitif ?
F.G. : Personnellement, je crois que le Maroc avec sa nouvelle politique industrielle, et spécialement dans le domaine du textile, et par sa présence dans les plus grands salons du Fast Fashion dans le monde via Maroc export et L’AMITH, il pourrait être l’un des plus importants concurrents du secteur.
En attendant que nos propres marques marocaines se développent aussi, et réalisent des ventes sur le marché national et international.
C’est réalisable sachant qu’elles ont le potentiel et le savoir-faire nécessaire pour y arriver.
IDM : Des franchises marocaines ont osé l’export. Qu’en pensez-vous de cette ouverture à l’international ?
F.G. : Quelques franchises, hors textile, ont déjà commencé l’exportation de leurs produits vers le vieux continent, depuis pas mal d’années, et je sais qu’il y a des textiliens qui étudient la présence de leurs marques à l’étranger, il faut être réactif, car d’autres s’installent et s’implantent dans les marchés que vous ciblez, et réalisent des ventes très intéressantes.
Et le Maroc reste toujours un pays très compétitif et sur le plan qualitatif que sur le plan prix, et je vois ceci au moment des visites d’autres concurrents internationaux dans les salons et les exhibitions…..
IDM : S’agissant de votre société, pouvez-vous nous parler de l’évolution de vos activités et de vos stratégies de développement ?
F.G. : Nous, Groupe 2006, et depuis la création de l’entreprise nous ciblons une certaine clientèle, car la rareté et l’importance de notre produit, qui est la pièce à manche exige que nous nous distinguions qualitativement de nos concurrents locaux (peu nombreux) et étrangers.
Et nous avons réussi à nous faire une bonne place sur ce marché.
Nous avons aussi créé une diversité de clientèle dans les quatre coins du globe, car nous travaillons en sous-traitance avec L’Europe, les États-Unis, l’Amérique du sud, les pays de Golf, la Chine, etc.
Pour ce qui est du Fast Fashion, nous sommes parmi les plus grands fournisseurs du groupe ibérique Inditex, leader mondial du créneau.
Notre partenariat avec cette entreprise augmente chaque année de plus en plus.
Nous travaillons également avec des grands donneurs d’ordre marocains et étrangers de vêtements professionnels dans le secteur hôtelier ,compagnies aériennes et habillement de présentations des agents de sécurité.
Tout cela est gérer d’une manière très professionnelle par une équipe expérimentée, qualifiée, et qui est à la disposition de notre clientèle.
Nous ne faisons pas que travailler en sous-traitance à l’ancienne, nous accompagnons nos partenaires dans la réalisation de leurs modèles, de leurs patronages, et même de leurs collections de ventes.
Nous essayons aussi d’être à la hauteur de ce qu’ils attendent de nous en respectant leurs cahiers des charges et les auditeurs envoyés par leurs soins en témoignent.
Nous sommes présents sur presque tous les salons du textile organisés par Maroc Export et l’Amith, Ces salons sont une bonne source d’échange de savoir-faire et nous aident et nous poussent à faire plus d’effort pour améliorer le secteur du prêt-à-porter au Maroc.
Nous prévoyons d’augmenter notre production de 25% dans un futur très proche, ce qui va créer d’autres nouveaux emplois. Pour y arriver, nous avons met en place une nouvelle stratégie commerciale à l’échelle internationale qui consiste à faire plus de déplacements, et surtout plus de publicité via le site internet récemment crée.
Enfin, pour pouvoir suivre et faire en sorte que le textile au Maroc trouve sa place au milieu des pays leaders du secteur il est fort conseillé de restructurer nos entreprises et nos centres de formation professionnelle afin de répondre aux besoins d’une clientèle de plus en plus exigeante.
Il faut surtout traduire ça par un comportement sérieux et digne d’un pays aussi important par son emplacement géographique, son passif industriel dans le textile.