AGRITECH – La digitalisation peut servir de catalyseur de développement du secteur agricole en Afrique afin de rattraper le retard accusé dans ce domaine au niveau du continent, ont affirmé, le 20 novembre 2019 à Libreville, des panélistes de la 6e édition de l’Africa Agri Forum (AAF).
La digitalisation devient une nécessité qui doit être intégrée dans le secteur agricole africain pour booster les chaines de valeur et développer l’agriculture traditionnelle, ont souligné les experts lors d’un panel sur l’Agritech, notant la nécessité de sensibiliser les petits agriculteurs sur l’importance de ces nouveaux outils.
Pour les participants, bien que le niveau d’instruction des agriculteurs africains reste en dessous d’autres régions du monde, ce qui peut constituer un frein au développement de la digitalisation, il est important de vulgariser ces nouveaux outils parmi les agriculteurs pour promouvoir le secteur.
A cet égard, Fatima Ezzahra Mengoub, économiste au “Centre des politiques pour le nouveau sud”, a souligné, dans une déclaration à la MAP, que la digitalisation permet aux décideurs et agriculteurs d’être informés en amont et en aval grâce à l’utilisation de nouvelles technologies comme les capteurs d’humidité pour collecter des informations sur le terrain, notant que cet arsenal d’informations précis ne peut qu’être bénéfique à l’agriculture africaine.
Et de souligner que le principal défi à relever reste le niveau d’instruction des agriculteurs en Afrique qui demande davantage d’interventions pour l’améliorer, notant que l’Agritech pourra dans le futur faire partie du quotidien de l’agriculteur africain, ce qui permet de mieux gérer son exploitation et aboutir à des résultats meilleurs.
S’agissant de l’expérience marocaine, elle a souligné que le Royaume place l’agriculture au centre de sa stratégie économique, notant que le Maroc a énormément investi dans le secteur à travers la construction des barrages, la promotion de l’irrigation et l’accompagnement des agriculteurs.
Une stratégie articulée autour de 2 piliers
Pour elle, la stratégie marocaine s’articule autour de deux piliers. Le premier est orienté vers l’agriculture industrielle qui nécessite d’énormes investissements alors que le deuxième s’intéresse à l’agriculture vivrière à travers l’accompagnement des petits agriculteurs et l’amélioration de leur processus de production et la facilitation de la commercialisation de leurs produits, citant dans ce cadre le modèle de coopératives et le soutien aux produits de terroir.
Organisé sous le patronage du président gabonais Ali Bongo Ondimba, avec l’appui de l’Union Africaine, OCP Africa et le Crédit Agricole du Maroc, “AAF 2019”, vise à accompagner et accélérer la dynamique d’un secteur hautement stratégique pour le développement du continent.
Lors de cette première journée, les prix de l’innovation de la 6e édition de l’Africa Agri Forum (AAF) ont été décernés aux startups Agrigabon dans la catégorie Agritech, Timba dans la catégorie Transformation et Agrivie, dans la catégorie “Production et Services”.